En 2005, 172 organisations de la société palestinienne lançaient un appel à une campagne de Boycott, Désinvestissement et de Sanctions contre Israël visant à contraindre cet Etat à respecter le droit international. L’appel fixe trois objectifs à la campagne : la fin de l’occupation et de la colonisation de la Palestine, l’égalité des droits pour les Palestiniens d’Israël et l’application du droit au retour pour les réfugiés.
L’AFPS a souscrit à cet appel et s’inscrit pleinement dans cette campagne. Son souci est de développer en France une campagne qui soit la plus large possible, afin en particulier de peser sur la politique du gouvernement, pour qu’il s’engage sur la voie de la fermeté et des sanctions vis-à-vis d’Israël. C’est pourquoi, elle choisit ses cibles avec le souci d’être compris, de rassembler et d’obtenir des résultats. Celles-ci se déclinent selon les trois volets de la façon suivante :
Boycott
C’est le moyen pour les citoyens d’agir directement dans la campagne. Sur le plan économique, l’AFPS milite pour l’arrêt de l’importation des produits des colonies israéliennes. Contrairement à la réglementation européenne, Israël camoufle l’origine des produits des colonies en les présentant comme des produits de son territoire. Dans le doute, l’AFPS appelle à boycotter tous les produits étiquetés « Israël ».
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En dehors des produits des colonies, les appels au boycott peuvent concerner l’ensemble des produits et des intérêts israéliens, le choix des cibles devant répondre à la volonté d’être efficaces et bien compris. Afin que le message porté par ces actions soit compris par le public, le contexte d’occupation et de colonisation, d’annexion et d’épuration ethnique, le crime d’apartheid doivent être rappelés à chaque appel au boycott. L’AFPS a choisi de boycotter l’apartheid israélien. À cet effet, l’AFPS a publié une liste de produits et de marques à boycotter.
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Par ailleurs, le boycott des institutions israéliennes universitaires culturelles et sportives est mis en œuvre au cas par cas, avec le souci d’être compris. Dans le domaine sportif l’AFPS est engagée dans une campagne pour obtenir le retrait d’une équipe cycliste israélienne du Tour de France. Dans le domaine culturel, l’AFPS mène, au cas par cas, des campagnes pour inviter les artistes français à ne pas se produire en Israël pour ne pas cautionner les politiques criminelles de cet État.
Désinvestissement
Il s’agit d’obtenir l’arrêt de la collaboration d’entreprises françaises à la colonisation et à l’occupation de la Palestine. Ce volet se décline actuellement principalement en deux campagnes menées avec des partenaires associatifs et syndicaux :
– Une campagne pour que des entreprises françaises se retirent d’un projet d’extension du tramway de Jérusalem qui vise à renforcer la colonisation dans la partie Est, la partie palestinienne.
Par ailleurs, l’AFPS participe à une campagne pour que l’équipementier sportif PUMA retire son soutien à la Fédération Israélienne de Football, qui accepte en son sein plusieurs clubs des colonies.
– Une campagne pour obtenir la fin de la complicité du groupe Carrefour avec la colonisation et l’ensemble des crimes d’Israël. Devant l’aggravation de la complicité de Carrefour, cette campagne de désinvestissement intègre désormais un volet Boycott.
Sanctions
Les États, et en particulier la France et l’Union Européenne, doivent prendre des sanctions contre Israël tant que cet État ne se conforme pas au droit international.
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>> Découvrir les outils de communication pour la campagne BDS (modèles de tracts, d’affiches, de cartes, de pétitions et de lettres).
>> Lire le chapitre du rapport d’orientation du 8° congrès de l’AFPS consacré au BDS
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Israël a mis en œuvre des moyens importants pour contrer la campagne BDS. En France, aucune loi n’interdit l’appel au boycott, mais un certain nombre d’organisations relayent les positions du gouvernement israélien pour attaquer notre liberté d’expression et d’action citoyenne. Leurs plaintes sont le plus souvent classées sans suite. La condamnation des militants de Mulhouse en 2015 par la Cour de Cassation a fait l’objet d’un recours en cours d’examen par la Cour Européenne des droits de l’Homme. Pour répondre à ces attaques, l’AFPS a mis en place des moyens juridiques.