Les liaisons dangereuses de Carrefour avec la colonisation israélienne

Carrefour s’implique dans la colonisation de la Palestine

Le 6 mars 2022, Carrefour annonçait par un communiqué de presse avoir signé un accord de franchise en Israël avec la société israélienne Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan. Cet accord permettra à la marque Carrefour de s’installer en Israël avant la fin de l’année 2022 et à tous les magasins Yenot Bitan, plus de 150 à ce jour, de se développer en ayant accès aux produits de marque Carrefour.

Cet accord prévoit également que les deux marques Yenot Bitan et Mega seront abandonnées au profit de la marque Carrefour d’ici la fin de l’année, et que d’ici trois ans, plus de 150 succursales Yenot Bitan et Mega diffuseront cette marque. Au moins trois des magasins de l’enseigne Yenot Bitan sont implantés dans les colonies israéliennes illégales en territoire palestinien occupé, dont les très importantes colonies d’Ariel et Ma’ale Adumim ainsi que celle de Alfie Menashe.

Au-delà de cette complicité directe, Carrefour se compromet avec des sociétés israéliennes, elles-mêmes très impliquées dans la colonisation :
- Electra Consumer Products est impliquée dans le cadre de certaines de ses activités
- la société mère d’Electra Consumer Products, la holding internationale Elco Ltd est, par l’intermédiaire de ses filiales, un des plus importants acteurs de la colonisation israélienne, par le développement de nombreuses activités dans les colonies (construction de logements, infrastructures routières et ferroviaires, adduction d’eau, réseau téléphonique, etc.)

>> Lire le communiqué "Carrefour complice et acteur de la colonisation israélienne"

La colonisation est une crime de guerre

La colonisation est un crime de guerre au regard du droit international. Elle reste la question majeure qui empêche toute avancée dans le règlement de la question palestinienne vers la paix. La colonisation est déclarée illégale par le droit international à travers un ensemble de conventions et de résolutions, depuis les Conventions de Genève de 1949 qui interdisent à tout État occupant de déplacer sa population dans l’État occupé, jusqu’à la dernière résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU n° 2334 du 23 décembre 20164.

Ces dernières années, la colonisation du territoire palestinien par Israël n’a cessé de s’étendre à une vitesse de plus en plus rapide. Le vol des terres palestiniennes sur lesquelles s’implantent les nouvelles colonies s’accompagne de violences et d’exactions cruelles pour la population palestinienne : expulsions des terres et des maisons, attaques physiques par les colons, destructions des maisons et des ressources agricoles, répression violente de tout acte de résistance même pacifique, détentions administratives, emprisonnements et meurtres délibérés de plus en plus fréquents.

Carrefour doit cesser tout lien avec la colonisation

Cet accord, dont la mise en œuvre a débuté à l’été 2022, est contraire aux obligations des entreprises en matière de droits humains et de respect du droit international humanitaire qui découlent des Conventions de Genève de 1949, et qui sont précisées par les Principes directeurs de l’ONU et par les Principes directeurs de l’OCDE.

Cet accord est, aussi, en contradiction avec la philosophie affichée par Carrefour en matière d’éthique et de droits humains, tout en mettant en évidence l’insuffisance de son plan de vigilance.

L’AFPS, AL HAQ, CGT, Fédération CGT du Commerce, LDH, Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Union Syndicale Solidaires ont publié un rapport détaillé présentant cette complicité du groupe Carrefour.

>> Voir le rapport "Les liaisons dangereuses du groupe Carrefour avec la colonisation israélienne"

Agissons pour que Carrefour respecte le droit

Les signataires du rapport appellent le groupe Carrefour à se conformer aux principes internationaux en cessant toute activité en lien avec la colonisation israélienne. Cela implique qu’il mette fin, dans les plus brefs délais, à son partenariat avec l’entreprise Electra Consumer Products et sa filiale Yenot Bitan. Ils demandent également à l’État français d’agir pour que le groupe Carrefour et les autres entreprises françaises prennent la pleine mesure de leurs obligations et mettent fin à toute relation d’affaires pouvant avoir un lien avec la colonisation israélienne.

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