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Gaza, Cisjordanie, Liban, les enfants premières victimes
Plus d’un an s’est écoulé depuis la dernière Lettre des Parrainages n°25 de septembre 2023. Depuis, l’horreur n’a fait qu’aller croissant, à Gaza, en Cisjordanie, et maintenant au Liban.
Gaza
L’AFPS parraine 280 enfants à Gaza. Nous avons eu des nouvelles d’une quarantaine d’entre eux, dont 32 grâce à notre association partenaire PWU (Palestinian Women’s Union). En effet, l’une des employées de PWU a reconnu des filleul·e·s réfugié·e·s comme elle à Rafah, nous a communiqué leurs numéros de téléphone que nous avons envoyés à leurs parrains et marraines. Une petite dizaine d’autres familles parrainées ont pu être jointes par téléphone par leurs parrains et marraines.

Rappelons qu’à ce jour environ 14100 enfants ont été tués par l’armée israélienne (source UNICEF). Mais combien de plus sont sous les décombres ? Combien sont morts de famine ? Combien sont blessés, brûlés, mutilés, défigurés ? Et combien sont orphelins ?

Ces radiographies montrant des enfants de Gaza avec des balles dans le cou ou la tête ont été partagées par le Dr Mimi Syed, qui a travaillé à Khan Younis du 8 août au 5 septembre. Elle a expliqué : « J’ai pris en charge de nombreux jeunes patients, pour la plupart âgés de moins de 12 ans, atteints d’une balle dans la tête ou dans la poitrine, sur le côté gauche. En général, il s’agissait d’une seule balle. Les enfants arrivaient soit déjà morts, soit dans un état critique, et mouraient peu après leur arrivée. »

Cisjordanie
L’AFPS parraine 153 enfants en Cisjordanie. Depuis le 7 octobre 2023, la colonisation et la répression n’ont fait que s’accentuer, le gouvernement israélien suprémaciste et raciste encourageant les colons en les armant. Les enfants sont ciblés : entre octobre 2023 et début novembre 2024, selon l’UNICEF 166 enfants ont été tués, et 935 blessés. Et combien d’autres sont traumatisés à vie ?
Des parrains et marraines s’inquiètent et nous demandent des nouvelles. Dans les circonstances actuelles, nous leur conseillons vivement d’envoyer des messages à leur filleul·e·s, en utilisant WhatsApp pour un contact direct ou en nous envoyant leurs messages que nous transmettrons.
Liban
L’AFPS parraine 47 enfants au Liban, en nette progression par rapport au nombre de 35 enfants parrainés lors de notre mission de mai 2023.
Après Gaza et la Cisjordanie, c’est au tour du Liban d’être bombardé. Entre octobre 2023 et début novembre 2024, 178 enfants ont été tués, et 1173 blessés source UNICEF). Là encore, de nombreux enfants sont ensevelis sous les décombres. 1,2 million de personnes sont déplacées.
Nous recevons des lettres des enfants grâce à notre association partenaire, Beit Atfal Assumoud (BAS), qui est très active. Avec ses centres sociaux dans chaque camp de réfugiés palestiniens, elle peut aider les réfugiés, même lorsqu’ils sont déplacés. La grande anxiété des parents et des enfants transparait dans les lettres reçues.
Gandi, frère de Rajif et Rafif
11 octobre 2024
Je suis un Palestinien de Syrie, déplacé pour la troisième fois. Nous avons été déplacés du sud et sommes actuellement à Sidon, où les loyers sont très chers. Nous vivons dans une maison avec d’autres familles, ce qui veut dire qu’il n’y a ni stabilité, ni confort. Nous n’avons rien, ni habits ou affaires, Nous manquons de beaucoup de choses, la peur et l’anxiété sont présentes tout le temps, il y a beaucoup de bruits qui font peur.
Dalal, mère de Mohammed
15 octobre 2024
Comme vous le savez, nous rencontrons beaucoup de difficultés du fait de la guerre. Bien que nous n’ayons pas été déplacés, nous vivons dans la peur permanente. Mes enfants surtout sont très affectés, en particulier quand ils entendent les bombes et les avions militaires. Cela me fait mal d’entendre Mohammed et ses frères et sœurs parler de la mort, de la perte et de la guerre. Mohammed se fait beaucoup de souci pour nous, et il dit souvent qu’il a peur de perdre l’un de nous.
Aya parle de sa sœur Tala
15 octobre 2024
Nous avons été forcés de fuir de Tyr à Sidon parce que les bombes explosaient tout près de chez nous. Nous étions incapables de boire et manger à cause du bruit des explosions et de la détérioration de notre état mental. Tala n’a pas pu manger pendant 3 jours. Ensuite elle ne prenait qu’un repas par jour à cause du choc psychologique de la guerre. Ses nerfs ont lâché, elle pleure tous les jours, elle veut voir ses amies qui sont réfugiées ailleurs. Elle n’a plus de séances de kiné car nous sommes déplacés, et vivons maintenant chez des proches.
Tous les messages de soutien aux filleul·e·s sont les bienvenus. Notre association partenaire les leur remettra.
Maintenir et développer les parrainages
Dans la situation dramatique que vivent les Palestiniens, à Gaza, au Liban ou en Cisjordanie, les besoins de soutien aux enfants et à leurs familles se sont considérablement accrus. C’est pourquoi nous encourageons les parrains et marraines à poursuivre leur soutien et celles et ceux de nos adhérent·e·s qui ne parrainent pas encore d’enfants à nous contacter, sachant cependant que nous ne pouvons pas proposer de nouveaux parrainages à Gaza pour l’instant.