Bordeaux, Mulhouse, Perpignan, Pontoise, … : en cette fin 2010, une vingtaine
d’hommes et femmes sont poursuivis dans tout le pays pour « provocation
publique à la discrimination » - y compris une sénatrice, Alima Boumediene-
Thiery, ou convoqués par les préfectures et menacés de procès du même type.
Un ancien commissaire de police a même prétendu poursuivre... Stéphane
Hessel, grand résistant, co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de
l’homme de 1948 et ambassadeur de France, ainsi que plusieurs dizaines
d’autres militants ! Tous risqueraient jusqu’à 45.000 euros d’amende et trois ans
de prison suivant la qualification des poursuites …
Ces militants se sont dressés contre l’occupation et la colonisation de la Palestine
par Israël, et contre l’impunité dont jouit l’État d’Israël qui viole ouvertement le
droit international et les résolutions des Nations unies. Ils ont appelé au boycott,
au désinvestissement et aux sanctions (BDS) contre cette politique.
Certains
d’entre eux appellent au boycott de tous les produits israéliens ; d’autres
« ciblent » les seuls produits des colonies israéliennes ; d’autres encore
choisissent des formes d’action différentes.
La CGT-INRA refuse que ces militants soient accusés et jugés pour « provocation
publique à la discrimination » alors qu’au contraire ils la combattent et défendent
le droit des peuples à l’autodétermination.
La CGT-INRA (institut national de la
recherche agronomique) exige donc la relaxe immédiate de ces militants.
Paris, 25 novembre 2010.
La CGT-INRA a également rejoint la Coalition contre Agrexco :
La CGT-INRA rejoint la Coalition contre Agrexco
Le peuple palestinien subit depuis plus de 60 ans la spoliation, les massacres, la
colonisation, l’exil, la misère et la discrimination. Cette situation se perpétue en
dépit du droit international, en raison notamment du soutien que les grandes
puissances accordent au gouvernement israélien, entretenant ainsi un foyer de
guerre au Moyen-Orient et de tensions dans le monde.
Une des formes non violentes de solidarité qui se développe au sein du
mouvement « Boycott, Désinvestissements, Sanctions » (BDS) à l’appel de 172
organisations civiles palestiniennes en 2005, est la lutte contre la
commercialisation en Europe de produits « israéliens » venant des colonies en
territoires palestiniens occupés illégalement, qui contrevient aux règles
françaises ou européennes sur les taxes, la transparence sur l’origine des
produits et les droits humains.
L’entreprise israélienne AGREXCO importe massivement en Europe une large
partie des fruits et légumes produits dans les colonies israéliennes en territoires
palestiniens occupés (vallée du Jourdain notamment). Fin 2009, une centaine
d’associations, partis et syndicats ont rejoint la Coalition contre Agrexco, dont
l’action est soutenue par le ministre de l’Agriculture de l’Autorité Palestinienne.
Il est à noter que plusieurs enjeux agronomiques nationaux et internationaux
sont liés à ces produits et concernent notre syndicat de travailleurs de la
recherche agronomique : spoliation des terres et de l’eau palestiniennes, et perte
toujours plus poussée de l’autonomie alimentaire pour le peuple palestinien ;
entrée massive de fruits et légumes en France au détriment des paysans
français, notamment des exploitations à fort besoin de main d’oeuvre ;
gaspillage énergétique et pollution de l’environnement du fait des productions
délocalisées.
Dans ce contexte, la commission exécutive nationale de la CGT-INRA (institut
national de la recherche agronomique) réunie à Montreuil le 15 novembre 2010 a décidé, à une très large majorité, de rejoindre la Coalition contre Agrexco.