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Accueil > Informations > Témoignages / Opinions > Comment le génocide perpétré par Israël à Gaza s’étend à l’anéantissement numérique
Témoignages / Opinions
mercredi 3 décembre 2025
Sujoud Awais par Middle East Eye

Comment le génocide perpétré par Israël à Gaza s’étend à l’anéantissement numérique

La guerre a détruit d’innombrables archives et documents d’identité palestiniens, des enveloppes en papier aux disques durs d’ordinateurs.

Photo : Des réfugiés palestiniens quittent la bande de Gaza sur des bateaux de pêche lors de la Nakba, 1948 © UNRWA

Dans chaque foyer palestinien, il y a une pochette distincte posée au-dessus d’une armoire, dans un tiroir caché ou sous un lit dans une pièce fermée à clé.

Elle contient des papiers et des photographies, des enveloppes brunes et blanches, des passeports, des diplômes universitaires, des documents relatifs à l’héritage et au mariage. Elle archive les événements importants de l’histoire de la famille, tout en préservant une voie vers l’avenir.

À l’ère moderne, bon nombre de ces documents ont été conservés sous forme numérique, ce qui permet d’y accéder et de les récupérer rapidement. Pourtant, cette transition n’a pas empêché leur destruction au cours de l’une des guerres les plus violentes du XXIe siècle.

La destruction systématique de Gaza par Israël a décimé les archives personnelles et collectives des Palestiniens – physiques et numériques, historiques, culturelles, universitaires et sociales – les privant ainsi de leur existence légale.

Depuis le 7 octobre 2023, la guerre menée par Israël contre Gaza a provoqué des déplacements massifs et réduit des dizaines de milliers de logements en ruines. Avec plus de 80 % des bâtiments de Gaza endommagés ou détruits et 90 % de la population déplacée au moins une fois, une nouvelle réalité a vu le jour.

En plus des dizaines de milliers de vies perdues, les Palestiniens de Gaza ont subi de profondes pertes historiques et culturelles. L’attaque israélienne ne vise pas seulement leur existence physique ; elle tente d’effacer toute trace de leur présence culturelle et sociale.

Contraintes de fuir les bombardements répétés, les familles palestiniennes ont perdu leurs photos de famille, leurs papiers personnels, leurs documents juridiques, leurs carnets de voyage, leurs certificats de naissance et de mariage. Les ordinateurs et les téléphones contenant des copies numériques et d’autres souvenirs ont été ensevelis sous les ruines.

L’effacement de la mémoire familiale est devenu le prolongement de l’effacement de la vie elle-même, passant du meurtre des corps au meurtre de l’histoire, de l’identité et de la continuité.

Campagne d’anéantissement

Selon les Nations unies, environ la moitié de la population de Gaza, qui compte plus de deux millions d’habitants, a perdu ses documents d’identité pendant la guerre. Avec l’effondrement des infrastructures et la destruction des registres d’état civil, des milliers de naissances et de décès n’ont pas été enregistrés.

La campagne d’anéantissement menée par Israël s’étend profondément aux infrastructures universitaires et professionnelles de Gaza. Toutes les universités de l’enclave assiégée ont été endommagées ou détruites, et des dizaines de professeurs ont été tués.

La destruction massive des écoles a retardé l’éducation de plus d’un demi-million d’enfants, tout en détruisant les données dont les élèves ont besoin pour obtenir des bourses et saisir des opportunités internationales. La recherche scientifique et les bases de données intellectuelles ont été anéanties.

Rien ne justifie la destruction par Israël des institutions culturelles, artistiques, littéraires et historiques de Gaza, dont des centaines ont été prises pour cible dans la guerre actuelle. Cette campagne a balayé environ 70 % du patrimoine archivistique de Gaza, y compris des dizaines de milliers de livres et autres documents, dont certains remontent à l’époque ottomane. Un réservoir intellectuel et historique irremplaçable a été en grande partie effacé.

À peine deux mois après le début de la guerre, l’incendie des archives centrales de la ville de Gaza a détruit les registres fonciers, les documents municipaux et les premières correspondances gouvernementales. La destruction des musées a mis fin à des projets de préservation menés depuis des décennies, tels que la collection de pièces de monnaie anciennes, de plaques de cuivre et de bijoux du musée de Rafah.

L’ampleur de cette destruction culturelle constitue un crime de guerre au regard du droit international, qui s’inscrit dans la continuité de la politique menée de longue date par Israël pour piller et détruire l’histoire culturelle palestinienne, depuis la saisie de 70 000 livres en 1948 jusqu’à la confiscation des archives de l’Organisation de libération de la Palestine au Liban dans les années 1980, en passant par la campagne de destruction systématique qui se poursuit actuellement.

Répression numérique généralisée

Des chiffres récents indiquent que plus de 80 % des bâtiments gouvernementaux ont été détruits à Gaza depuis octobre 2023, y compris les archives et les serveurs numériques, une situation qui aggrave les craintes d’un effondrement total de la mémoire institutionnelle palestinienne, avec des répercussions sur le système juridique et la justice individuelle et collective.

Sans archives familiales et nationales, de nombreux Palestiniens se retrouvent dans l’incapacité de prouver leur identité, leur propriété, leur héritage, leurs salaires ou leurs droits légaux. Au fil du temps, cette effacement donne naissance à une nouvelle classe sociale : des Palestiniens invisibles qui ont été poussés vers les marges. Cela permet à la société d’être gouvernée par l’influence et l’opportunisme, plutôt que par des transactions et des archives légitimes.

La destruction physique des archives palestiniennes s’est accompagnée d’une répression numérique généralisée, les plateformes technologiques lançant des vagues de « suppression de contenu » visant les comptes pro-palestiniens, dans ce qui semble être un effort coordonné pour supprimer toute documentation sur la guerre.

Human Rights Watch a identifié plusieurs grands schémas de répression numérique injustifiée, notamment la suppression de contenu, la désactivation de comptes, le bannissement fantôme et les restrictions de fonctionnalités, même lorsque les publications sont pacifiques ou purement factuelles.

Cette suppression numérique s’étend au-delà de la Palestine à ses partisans dans le monde entier, notamment les militants, les universitaires et les journalistes, grâce à un filtrage algorithmique et à une suppression basée sur l’intelligence artificielle, conçus pour étouffer la visibilité et le récit palestiniens dans le monde entier.

Pour les Palestiniens, la perte – de terres, de documents, de bibliothèques, d’archives, de vies – n’est pas nouvelle. Elle est une caractéristique persistante de leur histoire, de 1948 à nos jours. La nouveauté réside dans l’effacement numérique : un champ de bataille où même la mémoire est prise pour cible.

Pourtant, malgré toutes les tentatives d’anéantissement physique et numérique, chaque Palestinien porte dans son cœur un trésor caché : des milliers d’histoires, vivantes et inébranlables. Aucune guerre ni aucun génocide ne peuvent les effacer, et cette détermination mènera les Palestiniens vers un avenir plus radieux que l’obscurité actuelle.

Sujoud Awais est une chercheuse et universitaire palestinienne basée en Malaisie, spécialisée dans les médias et les questions sociopolitiques des communautés palestiniennes et arabes. Elle est titulaire d’un doctorat en médias et communication de l’Université Sains Malaysia et d’un Master en études internationales de l’Université Birzeit. Elle a publié plusieurs travaux de recherche et d’études sur les médias.

Traduction : AFPS

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Mots clés

  • Gaza
  • Colonies et colonisation
  • Politique et société palestiniennes
  • Fin de l’occupation israélienne de la Palestine
  • Chronique de l’occupation
  • Justice pour la Palestine

Source

Publié par : Middle East Eye

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