Lundi 1er décembre, les forces d’occupation israéliennes ont une nouvelle fois pris d’assaut le siège d’une ONG palestinienne membre de Via Campesina à Ramallah ainsi que son bureau à Hébron. Des dizaines de véhicules militaires et des tireurs d’élite, un quartier en état de siège, des blessés... Une attaque en règle contre une organisation dont l’objet est le soutien aux agriculteurs palestiniens dans le contexte d’une occupation coloniale de plus en plus violente. Une « opération » orchestrée devant les caméras d’une chaîne de télévision israélienne pour faire de cette agression une entreprise de propagande.
Il s’agit d’une ONG palestinienne de défense des droits humains ciblée depuis des années par Israël. En 2021, elle était classifiée terroriste aux côtés d’autres. Ces organisations sont particulièrement ciblées parce qu’elles soutiennent les Palestiniens face à l’occupation et l’apartheid, mais aussi parce qu’elles documentent depuis des années et de manière extrêmement précise les violations du droit international par Israël, notamment devant la Cour pénale internationale.
« Cette attaque s’inscrit dans le cadre du démantèlement systématique par Israël des organisations palestiniennes œuvrant pour les droits humains, l’État de droit et le soutien à la résilience des communautés » a déclaré l’association Al Haq dont les bureaux ont également été perquisitionnés, pillés et scellés à plusieurs reprises.
Fin juillet, les forces militaires israéliennes avaient mené un raid contre l’unité de multiplication de semences dans la région d’Hébron. Cette fois-ci, c’est le lieu de stockage des semences qui a été pris d’assaut en même temps que le siège de Ramallah. Des bulldozers et du matériel militaire ont été utilisés pour démolir les installations de stockage des semences indigènes, véritable trésor d’un peuple enraciné sur sa terre.
L’armée israélienne a scellé les locaux de Ramallah et d’Hébron après avoir tout saccagé, volé de l’argent, des ordinateurs et des documents. Plusieurs personnes ont été arrêtées, d’autres ont été convoquées pour des interrogatoires. Une interdiction de travailler et de participer à toute activité leur a été ordonnée.
C’est à la biodiversité ancestrale palestinienne, à l’environnement, à l’indépendance et à la sécurité alimentaire de l’État de Palestine qu’Israël s’en prend. Plus largement, c’est l’autodétermination du peuple palestinien qui est remise en cause, sa capacité à prendre soin de sa terre et à décider de son avenir.
La qualification de « terroriste » de toute personne ou organisation qui résiste à son oppression, de quelque manière que ce soit, sert de prétexte à Israël pour commettre ses exactions mais aussi pour entraver toute forme de solidarité envers les agriculteurs qui entendent demeurer sur leur terre.
L’AFPS dénonce avec force cette nouvelle attaque qui vient après celles d’autres ONG qui sont pour elle des partenaires de longue date. Elle leur assure sa totale solidarité, demeurera à leurs côtés et continuera de soutenir leurs actions, qui constituent une résistance non violente et populaire à l’occupation israélienne. Les personnes arrêtées doivent être libérées et l’ONG doit pouvoir reprendre ses activités sans entrave !
Soixante-douze heures après les faits, on attend toujours une réaction de la France. Qu’attend-elle pour passer aux actes, prendre des sanctions et contribuer à assurer la protection du peuple palestinien ? Elle doit se conformer à ses obligations pour faire pression sur Israël afin qu’il mette fin à son occupation et à sa colonisation illégale de la Palestine. Quel sens doit-on donner à la récente reconnaissance de l’État de Palestine, si cela n’engage pas à la défense de son intégrité territoriale ?
Bureau National de l’AFPS,
4 décembre 2025
Photo : Les forces d’occupation israéliennes empêchent les agriculteurs palestiniens d’accéder à leurs terres à Halhul, dans le nord d’Hébron, 20 novembre 2025 © Mosab Shawer / Activestills




