Un colloque intitulé « La politique contre le droit ? » organisé par l’Université de Pau et par Pau Agglo, l’Institut Montaigne, et L’Express s’est tenu les 22 et 23 juin au Palais Beaumont de Pau.
Parmi les intervenants, était annoncé Mr Vallée, secrétaire général du groupe Carrefour, le 23 juin le matin.
L’AFPS Pau était donc présente à l’entrée de la conférence afin d’informer les participants sur la complicité de Carrefour dans la colonisation israélienne de la Palestine.
Par ailleurs, deux militants étaient inscrits à la conférence et ont pu prendre la parole afin d’interroger Mr Vallée.
Première intervention : la colonisation est un crime de guerre et une violation de la IVe Convention de Genève. L’accord signé par le groupe Carrefour avec la banque israélienne Hapoalim, acteur majeur de la colonisation rend donc Carrefour complice de la colonisation israélienne illégale de la Palestine. Les profits des grands groupes ne doivent pas primer sur les droits humains et le droit international, le droit à l’autodétermination et à la souveraineté du peuple palestinien.
Réponse de Mr Vallée : Cette intervention déborde du cadre de ce colloque. Carrefour n’ouvre pas de magasins dans les colonies, ce sont des accords de franchise. Il ne connaît pas la banque mentionnée.
Deuxième intervention : cette intervention va élargir et préciser le cadre du débat (La politique contre le droit ?) En effet on assiste à une extraterritorialité de lois de certains pays, en l’occurrence les États-Unis, qui s’appliquent à des entités dépendantes d’autres pays. La France et certaines de ses grandes entreprises en ont subi quelques avanies (Total, Alstom, BNP…) D’autre part, des entreprises multinationales conditionnent leurs investissements dans certains pays en exigeant que le règlement des désaccords se fasse devant des instances arbitrales et non pas devant la justice du pays. Dans ce cadre élargi, comment expliquer la présence de Carrefour dans les territoires occupés de Palestine alors que la loi française de mars 2017 l’interdit ? il faut également mentionner les risques encourus par le groupe Carrefour dans un pays comme Israël gouverné par l’extrême-droite et où la situation est très instable.
Réponse de Mr Vallée : l’extraterritorialité de lois de certains pays, c’est extrêmement difficile de lutter contre. En ce qui concerne la Palestine, Carrefour n’est pas présent : ils ont simplement des accords de franchise et ainsi ils ne contreviennent pas à la loi. Ils ont fait vraiment tout pour que ce soit respecté.