« Cette conférence est une imposture, une arnaque palestinienne sous les auspices de la France, dans le but d’adopter de nouvelles positions anti-israéliennes » : c’est en ces termes, assez peu diplomatiques, que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a dénoncé jeudi 12 janvier la Conférence pour la paix au Proche-Orient, organisée ce dimanche 15 à Paris. Tout aussi diplomate et mesuré dans son expression, son ministre de la défense, Avigdor Lieberman, ancien videur de boîte de nuit, considère, pour sa part, cette réunion comme un « nouveau procès Dreyfus » et invite les juifs de France à quitter ce pays qui « n’est pas leur terre ».
A elles seules, ces deux déclarations indiquent que l’objectif originel de l’initiative diplomatique française, lancée il y a un an par Laurent Fabius, puis endossée par Jean-Marc Ayrault – relancer le processus de paix israélo-palestinien – n’a pas été atteint. Il s’en faut même de beaucoup. Fondé sur le constat d’échec du dispositif de négociation à l’œuvre depuis les accords d’Oslo, un face-à-face israélo-palestinien sous patronage des Etats-Unis, le projet français, a priori judicieux, proposait de substituer un dialogue israélo-palestinien, sous supervision internationale.