Le 6 avril dernier, les associations de défense des droits de l’homme Gisha, Al Mezan et Adalah ont envoyé une lettre aux autorités israéliennes pour réclamer un arrêt immédiat des épandages d’herbicides à l’est de la bande de Gaza alors que les Palestiniens se battent désespérément pour contenir la propagation du coronavirus.
Quelques jours auparavant, des avions israéliens avaient volé le long de la barrière de séparation entre Gaza et Israël pour vaporiser des produits chimiques supposés être des herbicides. L’épandage a eu lieu vers 6.30 du matin et a duré près de 3 heures, partant de l’est du district de la ville de Gaza avant d’atteindre le sud et l’est du district de Gaza centre.
L’épandage a atteint les terres agricoles dans ces deux endroits et son impact sur les récoltes sera constaté dans les jours à venir. Les fermiers palestiniens qui travaillent à l’est de la barrière de séparation ont raconté à Al Mezan qu’ils avaient commencé par voir des gerbes de fumée noire venant de la partie israélienne de la barrière, une technique utilisée par les Israéliens pour déterminer la direction du vent. Quelques minutes après, des avions d’épandage ont commencé leur ballet de long de la barrière de séparation profitant du vent pour apporter leurs soi-disant herbicides jusque dans la bande de Gaza.
Ce n’était pas la première fois cette année que ce genre de manoeuvres avaient lieu : les 14 et 16 janvier derniers, des raids ont été menés de Beit Hanoun, dans le nord de Gaza, à Rafah au sud. Les informations rassemblées par Al Mezan montrent bien que ces épandages endommagent les récoltes dans un périmètre de 600 mètres autour de la barrière de séparation, soit un total de 280 hectares de cultures abîmées. Au moins 350 fermiers palestiniens ont subi des pertes substantielles, s’élevant collectivement à plus d’1 million de dollars depuis les épandages de janvier. Des études sur le long terme, depuis le début de cette pratique en 2014, montrent par ailleurs que ces pulvérisations constituent une grave menace car elles compromettent directement la sécurité alimentaire et la santé.
Source : Wafa