Une délégation de l’Union européenne (UE) est attendue mardi à Jérusalem pour dissiper les inquiétudes israéliennes sur les nouvelles lignes directrices de l’UE excluant les territoires occupés de sa coopération avec Israël, a indiqué lundi à l’AFP un responsable israélien.
"Les efforts diplomatiques israéliens et les pressions de John Kerry (le secrétaire d’État américain) sur les Européens ont permis de convaincre l’UE de la nécessité d’éclaircissements sur la manière dont ils entendent appliquer cette directive", a déclaré ce responsable sous couvert de l’anonymat.
"La formulation actuelle de la directive invite à une application extrémiste qui ne permet pas à Israël de participer aux partenariats avec l’Europe", a-t-il ajouté, assurant que la délégation allait "fournir des éclaircissements aux responsables israéliens".
Le négociateur palestinien Nabil Chaath a pour sa part critiqué les pressions américaines sur l’UE.
"M. Kerry essaye de persuader les Européens de retarder l’application de leurs nouvelles directives sur l’aide et le commerce avec les colonies", a déploré M. Chaath lors d’une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie.
"Les Etats-Unis n’ont-ils rien appris, pas appris que si on maintient l’impunité d’Israël, on n’en tire jamais rien ? Le gouvernement israélien doit savoir qu’il paiera un prix s’il continue à construire des colonies", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie américaine, en tournée ce week-end en Europe, où il a notamment rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas, pour lui demander d’"intensifier" les négociations directes avec Israël relancées cet été, a appelé dimanche l’UE à "suspendre ou reporter l’application (de ces lignes directrices) pendant que se tiennent ces discussions".
La rencontre de mardi doit "préparer le terrain aux négociations entre Israël et l’Union européenne relatives au partenariat (scientifique) Horizon 2020 qui doivent reprendre jeudi à Bruxelles", a précisé à l’AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor.
Ces lignes directrices, publiées le 19 juillet au Journal officiel de l’Union, disposent qu’à partir de 2014, tous les accords avec Israël portant sur une aide de l’UE devront spécifier qu’ils ne s’appliquent pas aux territoires occupés depuis 1967 (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza et le Golan).
Le texte avait provoqué l’ire des responsables politiques israéliens qui avaient accusé l’UE de vouloir dicter les frontières d’Israël.
La chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton, avait assuré que ces lignes directrices "ne préjugeaient en aucun cas du résultat des négociations de paix entre les Israéliens et les Palestiniens", assurant que l’Union "reconnaîtra les changements de frontières à partir du moment où les parties se seront mises d’accord".