La situation au Proche-Orient suscite de graves questions. Malgré une résolution adoptée samedi par l’Assemblée générale de l’ONU, votée par les pays de l’Union européenne, notamment la France, « qui mettent en danger la population civile palestinienne des territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est, et à retirer ses forces », l’armée israélienne poursuit ses actions armées.
La résolution, qui appelle aussi à la fin de tous les actes de violence - y compris terrorisme, provocations, exécutions extra-judiciaires, bombardements de zones civiles, raids aériens et tirs de roquettes - appelle à la constitution d’une mission d’enquête sur le tir d’artillerie qui a tué 19 civils palestiniens à Beit Hanoun, le 8 novembre dernier.
Le représentant de Washington à l’ONU, John Bolton, a qualifié le débat autour de la résolution de « théâtre » en ajoutant avec mépris : « de combien de mission d’enquête l’ONU a-t-elle besoin pour visser une ampoule électrique ? ».
C’est avec la même inadmissible désinvolture que le représentant israélien à l’ONU a accusé la France de « jeter des fleurs aux terroristes », tandis que le dirigeant d’extrême droite, Avigdor Liberman, appelait à une nouvelle occupation de Gaza.
Cette volonté d’attiser les tensions se manifeste aussi dangereusement dans l’attitude de l’armée israélienne vis à vis des contingents français et allemand de la FINUL. Les survols menaçants des avions israéliens ayant déjà, par trois fois au Sud-Liban, failli dégénérer en confrontation militaire.
Dans ce contexte inquiétant l’exigence d’un règlement politique global devient de plus en plus urgente. Malgré la fin de non-recevoir consternante qu’Israël a opposé sans nuance et sans le moindre délai à l’initiative de la France, de l’Espagne et de l’Italie pour une Conférence internationale, ces trois pays doivent s’engager résolument dans cette voie. Il leur faut prendre toutes les mesures nécessaires pour obtenir l’application des résolutions de l’ONU, le rétablissement de tous les financements de l’autorité palestinienne, l’échange des prisonniers, l’installation d’une force de protection et de sécurisation des populations civiles, le démantèlement du mur d’annexion, pour que le sens des responsabilités l’emporte.