Aucun pays arabe ou aucune capitale étrangère n’a transmis au Liban des informations selon lesquelles Israël entend lancer des attaques contre des caches d’armes du Hezbollah, à l’heure où l’État hébreu intensifie sa campagne contre le réarmement « tous azimuts » du parti chiite.
Des sources diplomatiques new-yorkaises assurent que la campagne israélienne est purement et uniquement médiatique ; elle s’explique par une émulation sur le plan interne et par les changements politiques en Israël, notamment l’élection à la tête du parti Kadima le 17 septembre prochain. « Les candidats à la succession d’Ehud Olmert à la tête de ce parti lèvent sensiblement le ton, mais cela ne veut pas dire qu’une nouvelle agression contre le Liban est à l’ordre du jour, au moins au cours des deux prochains mois », ont précisé ces sources. Et de remarquer que la campagne israélienne sur la quantité d’armes arrivée aux mains du Hezb ne comporte aucune menace d’utilisation de la force. « Ils se sont contentés de critiquer le fait que la déclaration ministérielle ait confirmé le droit du peuple, du gouvernement et de la Résistance de faire face à n’importe quelle agression », ajoutent-elles.
Pour ces sources en question, l’État hébreu privilégie en ce moment la méthode politique, et ce pour plusieurs raisons. Une : les responsables israéliens sont convaincus que toute attaque contre le Liban ou contre des QG ou des équipements appartenant au Hezb mettra directement un terme aux négociations indirectes entre Tel-Aviv et Damas. Deux : aucune attaque ne correspondrait à une promenade de santé pour les militaires israéliens et nuirait à tout homme politique souhaitant prendre les rênes de Kadima et/ou succéder à Ehud Olmert. Trois : Israël souhaite relancer ses négociations avec le Liban dans le cadre de l’opération de paix.
Sauf qu’il est clair qu’Israël n’hésitera pas une seule seconde à lancer une nouvelle guerre contre le Liban si jamais il était la cible de quelque agression que ce soit à partir du territoire libanais, ou si des ressortissants israéliens sont visés, n’importe où dans le monde, notamment en Europe ou en Afrique.
Parallèlement, les sources new-yorkaises rappellent que le mandat de la Finul sera renouvelé pour six nouveaux mois à partir du 31 août, sans le moindre amendement dans le descriptif de leur mission. On sait également qu’aucun cessez-le-feu ne sera proclamé entre le Liban et Israël, puisque celui-ci continue de violer l’espace aérien libanais et d’occuper les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie méridionale du village de Ghajar.
Quant au rapport que Ban Ki-moon présentera aux membres du Conseil de sécurité, il est attendu qu’il ne comportera rien de nouveau ; il se contentera d’évoquer quelques incidents mineurs de terrain et rapportera la position israélienne, selon laquelle le Hezbollah dispose de missiles sol-air capables de descendre un avion israélien lorsqu’il est au-dessus du territoire libanais. Le patron du Palais de Verre reconnaîtra dans ce rapport n’avoir aucune preuve de la présence de ces missiles, tout en invitant de nouveau l’État hébreu à mettre un terme à ces violations de la résolution 1701. Ban Ki-moon saluera enfin l’opération d’échange de prisonniers entre Israël et le Hezbollah.
Dans ce rapport figurera aussi le résultat de la mission onusienne envoyée la semaine dernière au Liban et chargée de contrôler la frontière libano-syrienne.