Les aides reprendront une fois résolue la question des restrictions bancaires imposées à l’Autorité palestinienne depuis l’arrivée du Hamas islamiste au pouvoir, ont déclaré à Oslo le chef de la diplomatie norvégienne Jonas Gahr Stoere et le ministre palestinien des Finances Salam Fayyad. « Dès que le ministre (Fayyad) aura dit que la situation est clarifiée, nous serons prêts à reprendre notre aide budgétaire directe à l’Autorité palestinienne », a déclaré M. Stoere à la presse après une rencontre entre les deux hommes.
Les Occidentaux, principaux bailleurs de fonds, ont suspendu leurs aides directes au gouvernement palestinien depuis l’arrivée au pouvoir du mouvement islamiste Hamas début 2006. Suite à la formation, le mois dernier, d’un cabinet d’union nationale regroupant des membres du Hamas et du Fateh (modéré), ainsi que des indépendants tel M. Fayyad, la Norvège est devenue le premier, et jusqu’à présent le seul, pays occidental à avoir normalisé ses relations avec l’Autorité palestinienne.
L’UE - dont le pays scandinave n’est pas membre - et les États-Unis considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, contrairement à Oslo qui utilise la liste dressée par l’ONU, sur laquelle le mouvement palestinien ne figure pas. En préalable à une normalisation, Bruxelles et Washington exigent pour leur part que le gouvernement palestinien remplisse les trois conditions posées par le quartette (États-Unis, Russie, UE et ONU) : renoncement à la violence, reconnaissance des accords passés et reconnaissance d’Israël.
Par ailleurs, Bush prolonge l’autorisation accordée au bureau de l’OLP à Washington
Le président américain George W. Bush a prolongé de six mois l’autorisation faite à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) d’avoir un bureau opérant aux États-Unis, a indiqué la Maison-Blanche mercredi soir.
M. Bush a décidé de continuer à faire bénéficier l’OLP de clauses dérogatoires à une loi antiterroriste de 1987. Cette reconduction de six mois en six mois est routinière depuis 1994.
« La représentation de l’OLP à Washington demeure un canal de communication utile avec le président de l’OLP et le président de l’Autorité palestinienne (Mahmoud) Abbas, élu sur une plate-forme de paix », a indiqué un haut responsable de l’Administration.
Le ministre norvégien des Affaires étrangères a d’ailleurs également rappelé au gouvernement palestinien ses obligations en matière de sécurité.
Pays hôte des premiers pourparlers de paix israélo-palestiniens au début des années 1990, la Norvège s’est engagée à reconduire cette année l’aide de 100 millions de dollars versée l’an dernier aux Palestiniens en contournant leur gouvernement. Mais cette fois-ci, une partie de l’enveloppe transitera par le cabinet d’Ismaïl Haniyeh.
« Cela répond bien sûr aux besoins humanitaires, mais aussi (à l’objectif) de déboucher sur la formation d’un État » palestinien indépendant, a souligné M. Stoere.