Sur le terrain, des magasins ont été attaqués à Ramallah lors d’incidents liés à la rivalité Fateh-Hamas.
Dans un communiqué à Gaza, le Hamas a accusé M. Dahlane de conduire « un courant putschiste » agissant pour faire chuter le gouvernement « sur ordre de sa patronne Condoleezza Rice », la secrétaire d’État américaine [1].
« Nous faisons porter à Dahlane personnellement et à son courant putschiste la responsabilité pour chaque goutte de sang palestinien qui a coulé », écrit-il. « Nous mettons fermement en garde contre toute atteinte aux chefs du Hamas ou aux membres de sa branche armée ou à la force exécutive. Celui qui jouera avec le feu sera brûlé », a encore averti le mouvement islamiste.
Le député Mohammad Dahlane, un proche de M. Abbas, a lancé dimanche 7 janvier une attaque acerbe contre le Hamas, le qualifiant de « gang », lors d’un grand rassemblement du Fateh à Gaza. Il a averti que le Fateh « ripostera » à toute attaque visant ses membres. Ancien ministre et ex-chef de la Sécurité préventive à Gaza, M. Dahlane est la bête noire du Hamas qui l’a accusé en décembre d’avoir commandité un attentat contre le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, un chef du Hamas dont le convoi a essuyé des tirs au terminal de Rafah, à la frontière avec l’Égypte.
Sur le terrain, à Ramallah en Cisjordanie, un magasin a été brûlé et au moins quatre ont été endommagés par des tirs dans des incidents liés à la rivalité entre le Fateh dirigé par le président Mahmoud Abbas et le Hamas qui contrôle le gouvernement et le Parlement. Les commerces pris pour cibles appartiennent à des sympathisants présumés du Hamas, selon des sources sécuritaires.
Toujours dans cette ville, des hommes armés ont ouvert le feu sur le bureau du député indépendant et ex-ministre palestinien des Finances, Salam Fayyad, qui n’y était pas. Il n’y a eu ni victimes ni dégâts, ont indiqué des témoins. Par ailleurs, des inconnus ont aussi tenté d’enlever Omar Hamayel, le maire issu du Hamas d’al-Bireh, ville jumelle de Ramallah, selon la municipalité. En revanche, le maire adjoint de la ville de Naplouse en Cisjordanie, Mehdi Hambali, du Hamas, enlevé il y a deux jours par des hommes armés, a été libéré sain et sauf, selon une source sécuritaire.
Ces incidents surviennent dans un contexte d’extrême tension entre le Fateh et le Hamas, exacerbée depuis que M. Abbas a déclaré samedi « hors la loi » la « force exécutive », un groupe paramilitaire relevant du gouvernement Hamas [2].
Les deux partis étaient déjà à couteaux tirés depuis l’annonce par M. Abbas le 16 décembre de sa décision de convoquer des élections générales anticipées après l’échec de six mois de discussions sur la formation d’un gouvernement d’union nationale entre le Hamas et le Fateh. Depuis, les violences partisanes ont fait plus de trente morts.
Le président égyptien Hosni Moubarak a, pour sa part, appelé hier les factions palestiniennes à « unifier leurs rangs » pour permettre l’établissement d’un État palestinien et la relance du processus de paix [3].