Le bureau du président palestinien Mahmoud Abbas a démenti mercredi 15 août la publication d’une nouvelle loi électorale, affirmant qu’il s’agissait d’un "projet" à l’état de discussion.
Cette nouvelle loi électorale imposerait à tout candidat de "respecter le programme politique de l’OLP", ce qui exclurait de facto le Hamas de futurs scrutins.
Car les islamistes refusent de respecter la charte de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et de respecter les accords passés signés avec Israël.
Cette loi instaurerait également la proportionnelle intégrale pour les élections législatives, ce qui permettrait en théorie de contourner la difficulté d’organiser des élections dans la bande de Gaza, aux mains des islamistes.
"Coup d’Etat"
Depuis la prise de pouvoir dans la bande de Gaza par le Hamas le 15 juin, qualifiée de "coup d’Etat" par Mahmoud Abbas, le président palestinien s’est arrogé le droit de prendre des décisions qui ont force de loi, sans qu’elles ne soient nécessairement votées par le Parlement qui a cessé de fonctionner depuis la mi-juin.
Le 19 juillet, le conseil central de l’OLP (CCOLP) avait chargé Mahmoud Abbas d’organiser des élections anticipées et de fixer la date d’un éventuel scrutin général.
Le président palestinien refuse de discuter avec les islamistes tant qu’il ne rende pas le pouvoir de la bande de Gaza et "s’excuse auprès du peuple palestinien".
"J’appele le Hamas à revenir sur ses erreurs et à changer ses positions, j’appelle au retour de l’unité du peuple et du sol pour donner un espoir aux Palestiniens quant au futur", a affirmé M. Abbas lors d’une conférence de presse mercredi avec le ministre des Affaires étrangères japonais Taro Aso.
"Mesure contraire à la loi"
Les islamistes du Hamas ont immédiatement condamné cette décision et nié à M. Abbas le droit de prendre une telle décision. "Le président palestinien n’a pas le droit d’apporter des modifications à la loi palestinienne car seul le Parlement est en mesure de le faire", a indiqué à l’AFP le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
"Les modifications de la loi électorale par le président sont illégales", a ajoute le porte-parole, dont le mouvement ne reconnaît pas la légitimité du gouvernement du Premier ministre Salam Fayyad siégeant à Ramallah.
"Nous ne sommes pas concernés par cette mesure car elle est contraire à la loi (...) Il n’y a aucune chance que des élections réussissent si le Hamas les rejette. Nous devons en premier lieu revenir au dialogue et à une entente nationale", a ajouté Sami Abou Zouhri. [1]
Dans le même temps, en Israël, "nette victoire de Netanyahu aux élections primaires du Likoud" selon l’Orient le Jour [2].
L’ex-Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a été reconduit sans surprise à la tête du Likoud hier à l’issue des primaires du grand parti de la droite israélienne, selon les estimations de la première chaîne publique de la télévision israélienne. M. Netanyahu, 57 ans, a obtenu plus de 75 % des suffrages exprimés, contre 20 % à son challenger d’extrême droite, Moshé Feiglin, 45 ans, et 5 % à Danny Danon, un candidat marginal, après le dépouillement de 75 % des urnes, a précisé la télévision. Le taux de participation au scrutin a atteint plus de 40 % parmi les 95 000 membres du Likoud, a-t-elle ajouté.
Selon les commentateurs politiques, ce taux est « très satisfaisant » pour M. Netanyahu qui craignait l’absentéisme de ses partisans en cette période de vacances d’été - ce qui aurait favorisé M. Feiglin.
« Aujourd’hui commence la lutte du Likoud pour la conquête du pouvoir », a affirmé M. Netanyahu aux journalistes. Aux législatives de 2006, le Likoud a subi une grave défaite en n’arrachant que 12 sièges de députés sur un total de 120 à la Chambre. M. Netanyahu a actuellement le vent en poupe dans les sondages de popularité, tandis que le Premier ministre actuel Ehud Olmert et son parti centriste Kadima sont en chute libre.
M. Feiglin, 45 ans, résident d’une colonie du nord de la Cisjordanie, s’oppose à la moindre concession territoriale envers les Palestiniens. Il conteste aussi le droit de vote des Arabes israéliens. « Nous allons mener une véritable révolution qui va permettre à la majorité juive de reprendre le contrôle d’un État qui lui appartient », clame-t-il. Hier, avant de voter, il s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, dans le secteur oriental annexé de Jérusalem, où se dressait jadis le temple juif d’Hérode, pour y prier. Détruit par les Romains en l’an 70 de l’ère chrétienne, il n’en reste en contrebas qu’un vestige, le mur des Lamentations. « Le mont du Temple est le socle de notre existence et le lieu le plus sacré du peuple d’Israël », a-t-il déclaré à la radio militaire.