"Le jeune Nayef Qarmout, 15 ans, a été tué et six autres" élèves ont été blessés, a indiqué le porte-parole des services d’urgence dans la bande de Gaza, en précisant que la frappe avait eu lieu près de Beit Lahiya, dans le nord du territoire. Deux Palestiniens ont aussi péri lundi matin près de la ville de Khan Younès, avaient indiqué un peu plus tôt des sources médicales palestiniennes. Au total, 23 Palestiniens ont été tués et 73 blessés dans au moins 36 frappes israéliennes depuis vendredi, selon les services d’urgence.
Auparavant, l’aviation israélienne avait effectué de nouvelles frappes à Gaza dans la nuit de dimanche à lundi, faisant 35 blessés, en riposte aux tirs de roquettes palestiniens. Au total, l’aviation israélienne a effectué huit raids durant la nuit, selon des sources sécuritaires palestiniennes. Une porte-parole de l’armée israélienne a confirmé six frappes, précisant qu’elles avaient "visé un dépôt d’armes et quatre sites de lancement de roquettes dans le nord de la bande de Gaza, ainsi qu’un autre dans le Sud".
La police israélienne a précisé que 11 roquettes ont été tirées de la bande de Gaza vers le territoire israélien durant la nuit de dimanche à lundi. Un bâtiment situé dans un kibboutz (village collectiviste) a été endommagé mais ces tirs n’ont fait aucune victime. Selon l’armée, l’Iron Dome ("dôme de fer"), un système antiroquette, a intercepté durant la nuit au moins 37 des engins tirés vers le sud d’Israël.
MÉDIATION
Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré dimanche soir que l’Egypte tentait une médiation pour mettre fin à ces violences. L’Egypte négocie notamment avec les mouvements palestiniens mais M. Haniyeh a déclaré qu’Israël devait au préalable cesser ses bombardements sur Gaza. Le Djihad islamique, responsable de la plupart des tirs de roquette, a annoncé que les deux activistes tués lundi étaient issus de ses rangs.
Ce nouveau cycle de violences a été déclenché par "l’élimination ciblée" vendredi par Israël de Zouheir Al-Qaissi, chef des Comités de résistance populaire (CRP), mouvement basé à Gaza et qui prône la lutte armée contre Israël. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a ordonné à l’armée de "frapper tous ceux qui projettent de nous attaquer", en se félicitant du fait qu’elle ait déjà "asséné des coups durs aux organisations terroristes". D’après la radio publique, M. Nétanyahou a également assuré, lors d’une visite dimanche dans le sud d’Israël, que les "opérations à Gaza allaient continuer tant que cela est nécessaire".
Le ministre de la défense israélien, Ehoud Barak, a prévenu dimanche que les violences risquaient de durer encore plusieurs jours. "Israël n’a pas envie d’une escalade, Israël n’a pas envie de frapper des innocents. Israël est totalement opposé à cela, a pour sa part déclaré Eli Yishai, ministre de l’intérieur et membre de la garde rapprochée du chef du gouvernement, à l’antenne de la radio de l’armée. "Pour l’instant, [les hostilités] sont de cette ampleur. Mais s’il s’avère qu’elles se prolongent, alors il ne fait aucun doute qu’un coup puissant, douloureux sera porté afin qu’elles ne se poursuivent pas."
Sur le front diplomatique, Israéliens et Palestiniens se sont adressés dimanche soir au Conseil de sécurité de l’ONU, alors que doit se tenir lundi matin à New York une réunion à haut niveau du Quartet, dont les membres (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) tentent de débloquer le processus de paix.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon s’est dit "gravement préoccupé par cette nouvelle escalade entre Gaza et Israël ; une fois de plus, des civils en paient un prix terrible". La Chine a quant à elle appelé Israël à "cesser ses raids", se disant "préoccupée par la détérioration de la situation à Gaza".
Les Etats-Unis s’étaient aussi dits ce week-end "profondément préoccupés", appelant "les deux parties à tout mettre en œuvre pour que le calme revienne". La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a "condamné" les tirs de roquettes vers Israël depuis la bande de Gaza et appelé toutes les parties à oeuvrer pour "apaiser la situation".