Le 8 mars aura été un jour de tristesse pour les femmes de Palestine. Un jour qui leur aura fait ressentir plus encore à quel point leur situation s’est dégradée ces dernières années.
Cela a commencé avec le début de la seconde Intifada, à la fin de l’année 2000. Plus encore depuis la réoccupation de l’ensemble de la Cisjordanie en 2002 et le début de la construction du « mur » par Israël. Cela s’est aggravé de façon dramatique depuis l’élection de janvier 2006 qui a porté le Hamas au pouvoir et entraîné la suspension de l’aide occidentale et l’isolement quasi complet des territoires palestiniens transformés en ghettos.
« Les organisations des femmes palestiniennes, si actives par le passé, sont quasiment réduites à l’impuissance par les barrages, les bouclages, le mur, l’impossibilité de se déplacer », explique Hind Khoury.
Elle confirme les statistiques alarmantes rendues publiques ces derniers mois qui montrent une très nette régression de la situation des femmes, y compris au sein de la famille. Le nombre des violences familiales a considérablement augmenté, comme l’atteste la multiplication, notamment dans la bande de Gaza, des cas de ce qu’on appelle les « crimes d’honneur », le plus souvent des jeunes filles tués ou blessées par un père ou un frère qui les soupçonne de « conduite immorale ». Autre signe inquiétant : le fait que l’âge moyen du mariage des jeunes filles se soit abaissé à dix-sept ans.
« Cette régression est le résultat d’une situation de guerre, de chômage, de misère, d’enfermement imposé à tout notre peuple par l’occupation israélienne », affirme Hind Khoury. Les femmes sont les victimes ultimes de cette détresse de toute une société qui se replie sur elle-même et où les traditions reviennent en force. D’autant plus d’ailleurs que le Hamas, qui a gagné les élections, développe une interprétation négative de l’islam. En fait, c’est toute la société palestinienne qui régresse, parce qu’elle est enfermée et privée de tout espoir d’une solution au problème fondamental : l’occupation israélienne. »publié par l’Humanité
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Les femmes restent néanmoins actives dans la résistance à l’occupation, notamment contre le mur d’annexion.
Ainsi "les femmes palestiniennes manifestent .
Des dizaines de femmes palestiniennes de Bethléem et de Hébron ont manifesté jeudi à Umm Salamuna contre la confiscation de leur terre. Les autorités israéliennes construisent leur mur de sécurité à travers les terres des villages du sud de Bethlehem, isolant ainsi des centaines d’habitants.
Le rassemblement a également eu lieu en protestation contre l’occupation israélienne, l’expansion des colonies, les arrestations et les assassinats politiques. La manifestation a enfin été l’occasion de mettre en avant le rôle des femmes en cette journée qui leur était dédiée.
Mahmoud Rashid, chef du Conseil villageois local, a salué l’implication des femmes palestiniennes et rappelé la réalité des conditions de vie : « Les bulldozers travaillent jour et nuit et des centaines de gens vont se retrouver enfermés dans une grande prison. Il n’y aura plus de contact avec l’extérieur et la seule façon d’accéder aux autres villes sera la porte du mur ouverte par les soldats selon leur bon vouloir ! »
Salah Tamari, gouverneur de Bethlehem et Khalid Al Azzeh, président du Comité de la défense des terres étaient également présents pour la journée de la femme. Ils ont exprimé leur soutien au village concerné et se sont entretenus avec des habitants.
Le gouverneur a appelé la communauté internationale à intervenir pour pousser Israël à respecter le droit international. Il a de plus souhaité une plus grande implication de l’Autorité palestinienne dans la lutte contre la confiscation des terres. [2]