C’est ce qu’a affirmé Maxwell Gaylard, le coordinateur humanitaire de l’Onu dans les territoires palestiniens, dont la bande de Gaza est soumise à un blocus depuis juin 2007.
Israël impose ce blocus depuis que le mouvement islamiste du Hamas s’est emparé du pouvoir par la force le 15 juin 2007, n’autorisant que l’entrée de produits de première nécessité. L’Etat hébreu a encore renforcé ce blocus le 17 janvier, l’étendant au carburant et à l’aide humanitaire, en réaction aux tirs de roquettes à partir de Gaza sur le sud du territoire israélien.
Le constat du responsable onusien est accablant et met directement en cause l’Etat juif : les Palestiniens sont avant tout victimes d’« un manque de protection contre les violences, d’un déni de droits de l’homme, de droits économiques, politiques et sociaux » et doivent faire face à des restrictions de circulation. Selon les chiffres du bureau palestinien des statistiques, 57 % des familles palestiniennes vivent dans la pauvreté (49 % en Cisjordanie et 79 % à Gaza), alors que le taux de chômage en 2007 a atteint 32,3 % à Gaza et 22,6 % en Cisjordanie. Les conditions de vie et les conditions économiques de la société palestinienne ont atteint un niveau de déclin jamais égalé : plus d’un million de Palestiniens dépendaient d’aides humanitaires.
Les agences de l’Onu sont unanimes à tirer la sonnette d’alarme : La bande de Gaza est confrontée à un risque d’« effondrement total » de ses infrastructures, a averti le Comité International de la Croix-Rouge (CICR). Les inquiétudes du CICR sont partagées par l’Unicef, l’agence des Nations-Unies pour l’enfance, et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). « Nous sommes très inquiets de la situation des enfants à Gaza », a dit la directrice exécutive de l’Unicef, Anne Veneman. De son côté, l’OMS a relevé que les fréquentes coupures d’électricité et l’alimentation insuffisante en électricité produite par les générateurs installés dans les hôpitaux perturbent le fonctionnement des unités de soins intensifs, des salles d’opération et des services d’urgence.
L’énorme coût humain que paient les Palestiniens en raison des représailles collectives imposées par l’Etat hébreu ne fait bouger personne, en premier lieu les grandes puissances qui semblent bien impuissantes, voire complices de l’action israélienne qui, en définitive, n’est pas la réponse appropriée à des tirs de roquettes artisanales.