Première partie : l’OLP et ses composantes
La question de l’« Émergence et évolution des nationalismes juif et palestinien » a été traitée dans les fiches de formation des PalSol N° 75 et 76.
Une étude du nationalisme palestinien depuis la création de l’État d’Israël complétera ce travail, sous le double aspect du nationalisme « classique », celui de l’OLP et de ses diverses composantes et, dans une seconde fiche, du nationalisme « islamique » issu de la mouvance des Frères musulmans.
Pour rappel le Congrès de Bâle, en 1897, a marqué une étape importante dans le projet sioniste. Il y a été décidé la création d’institutions destinées à réaliser l’objectif de création « pour le peuple juif d’un foyer national en Palestine, garanti en droit », en clair d’un État des Juifs. L’Organisation sioniste est créée pour coordonner les activités nationalistes et appliquer le programme de Bâle.
Du nationalisme arabe au développement d’un nationalisme palestinien autonome
Après 1948 la Palestine est remplacée par l’État d’Israël, la Cisjordanie (annexée par la Jordanie) et la Bande de Gaza gérée par l’Égypte. La terre de Palestine perdue, pour les Palestiniens mais aussi pour les régimes et les populations arabes de la région, cette situation devient la « question de Palestine ».
Pour l’ensemble des peuples arabes, c’est la blessure palestinienne : la création de l’État d’Israël en mai 1948 a amputé la terre arabe. L’injustice subie par les Palestiniens
est ressentie comme telle par la population arabe tout entière. Atteinte est portée à la terre et à la personnalité arabe dans leurs composantes historiques, culturelles et religieuses. La question palestinienne devient un véritable enjeu politique régional.
La guerre de juin 1967 marque une rupture fondamentale dans l’histoire régionale : avant 1967, le nationalisme arabe est le nationalisme dominant et la question palestinienne s’intègre dans cet ensemble. Après 1967 et la défaite des armées arabes, un patriotisme militant palestinien se met en place. Les régimes arabes se sont montrés impuissants à libérer la Palestine alors des groupes militants palestiniens s’organisent dans le but de prendre en charge leur propre avenir, sans attendre une hypothétique unité arabe susceptible de libérer la Palestine. Le slogan « L’unité est la voie de la libération de la Palestine » est remplacé par le slogan inverse « La libération de la Palestine est la voie de l’unité ». Pour les tenants de cette orientation, il s’agit de reprendre la direction d’une politique de libération de la terre et du peuple palestiniens.
La création de l’OLP
En 1963, les travaux hydrauliques israéliens pour relier le lac de Tibériade au désert du Neguev (Naqab) et irriguer la plaine côtière sont en voie d’achèvement, détournant une grande partie des eaux du Jourdain. La réaction se fait sous la forme d’un sommet des chefs d’États arabes qui a lieu en Égypte à l’initiative de Nasser le 17 janvier 1964. Plusieurs décisions sont prises dont celle de créer un commandement arabe unifié (qui servira au cours de la guerre de 1967), et d’aider les Palestiniens à se structurer afin de libérer leur territoire : c’est ainsi qu’est créée lors du premier Congrès national palestinien, qui s’est tenu à Jérusalem le 28 mai 1964, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Dans un premier temps, elle n’est qu’une émanation de la Ligue arabe, présidée par un diplomate prosyrien d’origine palestinienne, proche de Nasser, Ahmed Choukairy. Elle a pour but de libérer la totalité de la Palestine par la lutte armée. Une Armée de Libération (ALP) de la Palestine est constituée.
Les organisations politiques palestiniennes
Elles peuvent être classées en deux groupes principaux : d’une part, un mouvement nationaliste séculier, assez classique que l’on pouvait classer au centre gauche, d’autre part des mouvements plus radicaux, issus du Mouvement nationaliste arabe (MNA) et se réclamant du marxisme.
– Le Fatah (Mouvement de libération nationale palestinienne) est créé en 1959 au Koweit par un groupe de militants palestiniens nationalistes de la diaspora (enseignants et ingénieurs) : Yasser Arafat (Abou Ammar), Farouk Kaddoumi (Abou Loutof), Khalil al-Wazir (Abou Jihad) et Salah Khalaf (Abou Iyad). Il intègre l’OLP dès sa création (1964). À partir de 1965, le Fatah développe une action militaire progressive contre Israël, ce qui lui vaut le soutien croissant de la diaspora palestinienne et le renforcement de son rôle au sein de l’OLP dont il devient l’élément déterminant entre 1967 et 1969 : après la défaite de juin 1967, Ahmed Choukairy démissionne, il est remplacé par Yahia Hammouda un Palestinien, avant que Yasser Arafat ne lui succède en janvier 1969. La dramatique défaite de 1967 conforte le Fatah dans sa stratégie d’indépendance par rapport aux États arabes et renforce le rôle de la guérilla palestinienne qui multiplie les actions en Cisjordanie. Le Fatah établit des bases en Jordanie, notamment à Karameh où se produit, en mars 1968, une violente bataille avec l’armée israélienne ; l’héroïque résistance des fedayin est perçue comme une victoire (malgré de nombreuses pertes). Yasser Arafat et le Fatah sont désormais considérés comme l’incarnation de la résistance palestinienne.
– Le MNA et les organisations qui en sont issues. Développé au début des années 50 par Georges Habache (Palestinien originaire de Lydda [aujourd’hui Lod, en Israël] expulsé avec sa famille en 1948) et Constantin Zureik (Syrien, né à Damas), le MNA se veut un mouvement socialiste, nationaliste, pan-arabe, révolutionnaire et séculier. Il est opposé à l’impérialisme, à la colonisation et à l’État d’Israël. Des tensions politiques entre marxisants, comme Georges Habache et Nayef Hawatmeh, et non-marxisants amènent le déclin du MNA dans les années 60.
– Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) est une organisation palestinienne issue du MNA, fondée en 1967 sous la direction de Georges Habache et Ahmed Jibril, elle combine nationalisme arabe et marxisme. La doctrine du FPLP est, d’une part le rejet du sionisme, d’autre part le développement du nationalisme palestinien, le tout sur fond idéologique de marxisme-léninisme et de nationalisme arabe. Quand le FPLP rejoint l’OLP (en 1968), il devient le deuxième groupe par son importance après le Fatah. Il est considéré comme représentant une ligne dure en opposition à la position plus modérée du Fatah. Il milite pour une solution fondée sur un seul État qui rassemblerait Arabes et Juifs sans considérations religieuses ou ethniques.
– Le Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) est une faction dissidente du FPLP, créée le 24 avril 1968 et dirigée par Ahmed Jibril. Totalement aligné sur le régime baathiste syrien, il n’intègre pas l’OLP et critique violemment le Fatah qu’il juge trop réformiste.
– Le Front démocratique populaire pour la libération de la Palestine (FDPLP) créé en 1969 est, lui aussi, issu du FPLP. Dirigé par Nayef Hawatmeh, il estime que la fonction politique du FPLP est obérée par la fonction militaire et se rapproche du maoïsme. Il fait partie de l’OLP et prend le nom de Front démocratique pour la libération de la Palestine en 1974.
– D’autres mouvements sont créés par différents pays arabes, par exemple le Front de libération arabe (Irak) ou As-Saiqa (Syrie). Le premier fait toujours partie de l’OLP, le second en a été exclu en 1983. D’autres groupes, plus restreints, issus de scissions des précédents s’intègrent également.
L’OLP : sa stratégie, ses succès, ses échecs et son évolution
Constituée de différents groupes politico-militaires, l’OLP est le mouvement de résistance armée représentant toutes les composantes du peuple palestinien : Palestiniens sous domination israélienne (Cisjordanie, Gaza, Israël), réfugiés vivant dans les camps gérés par l’UNWRA, diaspora… En réalité, seuls trois groupes disposent d’une base significative dans la société palestinienne : Fatah, FPLP, FDLP. Yasser Arafat dirigera l’OLP pendant 35 ans, de 1969 à sa mort en 2004.
Pendant une vingtaine d’années (de 1967 à 1988), la stratégie de l’OLP est marquée par la primauté de la lutte armée, malgré des divergences entre organisations, voire à l’intérieur de certaines. Cette stratégie a permis de faire connaître la juste lutte du peuple palestinien et en 1974, l’Assemblée générale des Nations unies a accordé à l’OLP le statut d’observateur. Mais cette stratégie a subi aussi deux revers importants :
En septembre 1970, le roi Hussein lance une offensive contre les dirigeants et militants de l’OLP devenus trop actifs dans la vie politique de la Jordanie. Des combats importants ont lieu qui font entre 3 000 et 10 000 morts dans les deux camps. C’est « Septembre noir ». L’OLP en sort très affaiblie.
En 1982, l’armée israélienne envahit le Liban pour écraser la résistance armée palestinienne et, si possible, éliminer Yasser Arafat. Une intervention internationale permet d’évacuer les combattants palestiniens vers différents pays arabes et la direction de l’OLP à Tunis mais laisse la population civile désarmée et sans protection face aux milices phalangistes et leur parrain israélien, ce seront les massacres de Sabra et Chatila...
À la suite de cette guerre, une réflexion sur l’intérêt et les limites de la lutte armée est menée au sein de l’OLP et en 1988, au Conseil national d’Alger, l’OLP reconnaît le droit d’Israël à vivre « en paix et en sécurité », déclare « renoncer totalement » au terrorisme et proclame la création de l’État de Palestine avec Jérusalem pour capitale. Depuis lors, l’OLP est reconnue comme le partenaire palestinien des négociations pour le règlement du conflit israélo-palestinien.
Deuxième partie : des Frères musulmans au Hamas
Les Frères musulmans et le développement des mouvements qui en sont issus.
Fondés en 1928 en Égypte par un instituteur pieux, Hassan al-Banna, les Frères musulmans sont une société secrète dont le but est de revenir aux préceptes originels de l’islam et de s’opposer à l’occidentalisation de l’Égypte. Ils ont une conception à la fois religieuse et politique de l’Islam et souhaitent le retour au califat (abrogé par Atatürk en 1923). Leur devise est : « Allah est notre objectif, le Prophète notre chef, le Coran notre Loi, le Jihad notre voie, la mort sur la voie d’Allah notre plus cher espoir ». Petit à petit, ils se développent dans d’autres pays du monde arabe : Syrie (1935), Liban (1935), Jordanie (1945), Palestine (1946), Libye (1949), Soudan (1949), Koweït (années 50)… Aujourd’hui la confrérie est présente dans la quasi-totalité de l’espace arabophone.
Les Frères en Palestine
Présents dès 1935, des Frères participent à la grande révolte arabe de 1936-1939. Al-Hajj Amin al-Husseini, Grand Mufti de Jérusalem, est l’un d’eux. Ils se renforcent, se structurent (1946) et participent à la guerre contre Israël de 1948-49. Leur évolution est différente entre la Cisjordanie et Gaza. Dans la première, où les activités de la confrérie sont essentiellement religieuses, mais peu politiques, l’influence des Frères stagne, voire régresse au profit d’options nationalistes classiques. À Gaza, où les relations sont plus tendues avec le pouvoir nassérien, l’influence des Frères tend à augmenter dans une population très largement réfugiée et déracinée, avec la présence de prédicateurs venus d’Égypte. Ainsi, l’une des conséquences de la guerre de 1948- 1949 est l’amorce d’une évolution divergente des deux parties non occupées de la Palestine.
De l’occupation israélienne à la première Intifada (1967-1987)
La guerre israélo-arabe de juin 1967 marque un tournant. Outre l’occupation de la Cisjordanie, de Gaza, du Golan et du Sinaï, elle signe le début d’un déclin du nationalisme arabe. Deux conséquences : d’une part un développement important du nationalisme palestinien sous l’égide de l’OLP et de Yasser Arafat et d’autre part un recul des mouvements progressistes et laïques, au profit de mouvements religieux, voire millénaristes, aussi bien en Israël que dans le monde arabo-musulman. Ce double mouvement va gommer en partie l’aspect fondamental du conflit israélo-arabe, conflit politique entre un peuple colonisé, les Palestiniens, et un pays colonisateur, Israël, au profit d’une dimension religieuse survalorisée. Cette évolution est à replacer dans ce nouveau contexte politico-idéologique, éminemment favorable au mouvement islamiste palestinien.
Dès les lendemains de la guerre de juin 1967, des militants de diverses origines (nationalistes, nassériens…) rejoignent les Frères. Un exemple : Fathi Shikaki, ancien nassérien, qui sera l’un des fondateurs du Jihad islamique palestinien (JIP). Dans les années 60 et 70, les Frères privilégient, conformément à la doctrine de al-Banna, la réislamisation de la société à la résistance active à Israël qui pour eux est seconde, ce qui satisfaisait les généraux israéliens : « Il est préférable que les Palestiniens prient et ne s’occupent pas de politique ! » … Dans cette logique, les Forces d’occupation israéliennes (FOI) de Gaza approuvent la création d’une « Association islamique » dirigée par Ahmed Yassine. En 1981, Sharon autorise des dizaines d’étudiants islamistes palestiniens, expulsés d’Égypte après l’assassinat de Sadate, à revenir s’installer à Gaza ; ils deviendront des dirigeants du JIP (Jihad islamiste palestinien) et du Hamas. Cette politique israélienne a évidemment pour but de combattre et d’affaiblir l’OLP.
Dès le milieu des années 70, certains Frères estiment pourtant nécessaire de privilégier la lutte pour la libération de la Palestine à la réislamisation de la société. La révolution iranienne de 1979 joue un rôle d’accélérateur. C’est dans ce contexte qu’est créé à Gaza le JIP, à la fin des années 70. Ce mouvement se veut à la fois islamo-nationaliste et révolutionnaire ; il a pour référence aussi bien les Frères al-Banna et S. Qutb que Ali Shariati, théoricien de la gauche islamique iranienne, assassiné par la police politique du Shah en 1977. Ses dirigeants, expulsés par Israël en 1987, se réfugient à Beyrouth où ils ont des contacts avec le Hezbollah, puis s’installent à Damas en 1990. Depuis longtemps, leurs principaux financements semblent provenir d’Iran ; néanmoins, le JIP continue de se réclamer du sunnisme et non du chiisme.
Dans l’entourage du Cheikh Yassine, la question de la lutte armée devient plus prégnante et le Cheikh constitue des cellules militaires ; la découverte d’armes par les Israéliens en 1984 lui vaut 13 ans de prison, mais il n’en fera qu’un…
De la première à la seconde Intifada (1987-2004) : la militarisation du Hamas
Un accident de la route au point de passage d’Erez semble être à l’origine de la première Intifada le 9 décembre 1987 à Gaza. En réalité c’est plutôt l’exaspération de la population palestinienne après plus de 20 ans de colonisation et d’occupation israéliennes. Devant la rapide montée des manifestations, le Cheikh Yassine, d’abord réticent, se rallie au mouvement par un tract signé d’une nouvelle organisation créée quelques jours plus tôt par des Frères musulmans, le Mouvement de la résistance islamique (ou Hamas, selon son acronyme arabe). Il en est le premier dirigeant. Le Hamas crée une branche armée, les Brigades Izz al-Din al-Qassam (du nom d’un martyr [1935] de la lutte contre l’occupation britannique). C’est un changement radical de l’orientation politique des Frères musulmans. Dans un premier temps, les FOI n’en font pas grand cas : elles n’arrêtent le Cheikh qu’en 1989, après la première action des Brigades Izz al-Din al-Qassam. Le Hamas joue un rôle de plus en plus important dans la première Intifada, d’abord à Gaza, puis en Cisjordanie.
En 1988, le Hamas approuve une Charte qui refuse toute négociation avec Israël et prévoit, « face à l’usurpation par les juifs de la terre de Palestine », sa destruction par le jihad, « devoir individuel de chaque musulman » (Art. 15) ; d’autres articles sont franchement antisémites, parfois inspirés par Les Protocoles des sages de Sion, mystification antisémite russe du début du xxe siècle. Cette Charte, peu citée par le Hamas, « a fini par devenir un boulet plutôt qu’un étendard intellectuel portant les grands principes du mouvement » (K. Hroub, 2008) ; les dirigeants du Hamas le définissent comme « antisioniste, pas antijuif » (id.).
Dans cette logique, le Hamas s’oppose frontalement aux accords d’Oslo, ce qui entraîne Israël à prendre ses distances avec lui en 1993. Son refus de ces accords est immédiat, mais il lance l’idée d’une trêve de 10 ans, à condition qu’Israël se retire des territoires occupés en 1967. En mars 1994, il annonce une campagne d’attentats-suicides, à la suite de l’assassinat le 25 février par un colon extrémiste de 29 Palestiniens dans la mosquée d’Hébron. Après une trêve, une nouvelle vague d’attentats est organisée à partir d’octobre 1994 par le Hamas et le JIP. Ils se multiplient, en particulier pendant la seconde Intifada [1]. Israël réplique par une politique d’assassinats ciblés dont le Cheikh Yassine est victime le 22 mars 2004, de même que son successeur, Abdel Aziz al-Rantissi, le mois suivant, ce qui n’empêche pas le Hamas d’être de plus en plus populaire, à Gaza comme en Cisjordanie.
De la fin de la seconde Intifada à aujourd’hui : l’investissement dans les institutions de l’Autorité palestinienne
Suite aux revers de la seconde Intifada et aux difficultés de la population palestinienne qui a subi la militarisation de cette Intifada et surtout la violente répression des FOI (couvre-feu, bouclage des villes, meurtres…), le Hamas change à nouveau de stratégie après les assassinats successifs de ses deux leaders : il s’intéresse à la vie politique palestinienne et, s’il n’a pas de candidat à l’élection présidentielle de janvier 2005, il participe aux élections locales où il apparaît comme la première force d’opposition à l’OLP. Fort de ce succès, il se présente aux élections législatives de 2006 qu’il remporte haut la main (74 sièges sur 132). Mais s’il devient le premier parti palestinien avec 42,9 % des voix, le Hamas n’en est pas moins minoritaire et ne doit sa victoire qu’aux profondes divisions du Fatah qui, dans bien des circonscriptions, a présenté des listes concurrentes, faisant ainsi le jeu du parti islamiste. Suite logique de cette victoire, c’est un responsable du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qui est désigné premier ministre par M. Abbas [2]. Mais, après le coup de force du Hamas à Gaza au printemps 2007, il est limogé. Gaza, désormais chasse gardée du Hamas, est soumise à un blocus total où, seul, l’argent versé en espèces par le Qatar avec l’accord d’Israël permet un semblant de vie économique.
Le Hamas poursuit sa mutation, il reprend sa proposition de trêve et en porte la durée à 20 ans. En 2017, il amende sa Charte : il accepte le principe d’un État palestinien dans les limites de 1967, mais « rejette toute alternative à la libération totale de la Palestine du fleuve à la mer », il refuse les accords d’Oslo, déclare que « résister à l’occupation par tous les moyens et toutes les méthodes est un droit légitime par des lois divines, des normes et lois internationales » et que « l’OLP doit être préservée, développée et reconstruite sur des fondations démocratiques ».
Pour conclure
Le mouvement des Frères musulmans palestiniens qui, au début des années 80, privilégiait la ré-islamisation de la société palestinienne à la lutte contre l’occupation sioniste a bien évolué (comme nombre de mouvements issus des Frères dans d’autres pays arabes). Après une phase de militarisation qui lui a apporté reconnaissance et prestige, mais qu’il a payé très durement ainsi que la population palestinienne, le Hamas a su se remettre en question et a joué le jeu démocratique des institutions palestiniennes issues des accords d’Oslo auxquels il est toujours opposé. Néanmoins, comme le prouvent les agressions israéliennes au printemps 2021 et à l’été 2022, Hamas et JIP gardent une option militaire.
GT Formation
—
Bibliographie
Carré, Olivier, 1997, Le mouvement national palestinien, Éditions Gallimard.
Fiches formation PalSol n° 75 et 76, 2021, Émergence et évolution des nationalismes juif et palestinien.
Picaudou, Nadine, 2004, « Genèse du mouvement national palestinien », Cahier de l’AFPS no 5, (2e édition, 2010).
Picaudou, Nadine, 1999, Les Palestiniens, un siècle d’histoire, Éditions Complexe (2e édition, 2003).
Picaudou, Nadine, 1989, Le mouvement national palestinien, genèse et structures, Éditions L’Harmattan.
Ravenel, Bernard, 2005, « Les fondements historiques du sionisme politique », Cahier de l’AFPS no 7.
Kapeliouk, Amnon, 2004, Arafat l’Irréductible, Éditions Fayard
Pappe, Ilan, 2008, Le Nettoyage ethnique de la Palestine, Éditions Fayard.
Vescovi, Thomas, 2020, L’échec d’une utopie, Éditions La Découverte.
Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_de_lib%C3%A9ration_de_la_Palestine
Alhaj W, Dot-Pouillard N, Rébillard E, 2014, De la théologie à la libération ? Histoire du Jihad islamique palestinien, La Découverte, Paris, 240 p.
Hroub K, 2008, Le Hamas, Démopolis, Paris, 250 p.