Le premier ministre Benyamin Netanyahou avait beau jeu, hier, d’appeler son gouvernement à « garder la tête froide ». Après avoir lui-même promis « vengeance » pour les trois jeunes colons israéliens retrouvés morts dans un champ près d’Hébron, ses ministres ont pris le relais de la haine et de la rhétorique belliqueuse en demandant une opération d’ampleur contre le Hamas dans la bande de Gaza. Le mouvement islamiste est engagé dans des négociations de cessez-le-feu avec Tel-Aviv par l’intermédiaire des services secrets égyptiens. Selon un responsable du Hamas, ces pourparlers prévoient la fin des raids israéliens dans la bande de Gaza et la fin des tirs de roquettes. Le Hamas, dont 640 membres ont été arrêtés depuis début juin, assure n’avoir « aucun intérêt à une escalade ou à une guerre à Gaza », mais a assuré vouloir riposter désormais à « toute agression ».
Sur le terrain, l’annonce de la mort par immolation de l’adolescent Mohamed Abou Khdeir continuait ce week-end de propager la violence du nord au sud du pays. Kidnappé mardi soir à Jérusalem-Est, le jeune homme aurait été brûlé vif par des juifs extrémistes, dont six suspects ont été arrêtés hier. Son cousin, Tarek Abu Khdeir, quinze ans, a également été la cible de cette haine qui vise à déshumaniser l’autre. Arrêté jeudi et visiblement molesté par la police israélienne, le garçon, citoyen américain, est assigné à résidence hors du quartier de Chouafat et doit s’acquitter d’une amende de 4 000 shekels ! Les États-Unis ont demandé une « enquête rapide, transparente et crédible sur l’usage excessif de la force » au sein des services de sécurité israéliens. Human Rights Watch appelle les autorités palestiniennes à solliciter l’adhésion de la Cour pénale internationale afin que soient jugés les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par les deux parties.