L’objectif du Hamas est de renégocier certains articles inclus dans la feuille et qui avaient été acceptés par toutes les autres parties concernées. Le Hamas insiste donc sur ses réclamations précédentes concernant l’internationalisation de la feuille de réconciliation par l’intermédiaire de garanties arabes et internationales. Chose que les autres factions palestiniennes signataires de la feuille refusent, puisqu’elles sont les uniques responsables de l’exécution de l’accord face aux Palestiniens.
Il est sûr que le Hamas sait parfaitement que les Arabes ne trouvent aucun prétexte convaincant pour s’engager dans ce dossier, alors qu’ils avaient tous préalablement accepté que l’Egypte en soit responsable et ce, pour de nombreuses raisons. De plus, le Hamas sait que la plupart des parties internationales refuseront de signer le document s’il ne comprend pas un engagement clair de la part du Hamas de respecter tous les accords qui avaient été signés par l’OLP, y compris les accords d’Oslo. Cependant, le Hamas insiste sur sa position qui assure son respect de ces accords ; formule adoptée par le document de conciliation.
Abstraction faite des nuances linguistiques entre les mots respect et engagement, le Hamas tergiverse en réclamant des garanties à l’Egypte. En effet, c’est plutôt le Hamas qui doit présenter des garanties puisque les événements précédents prouvent qu’il a pour habitude d’inventer chaque jour de nouveaux prétextes pour justifier sa domination unilatérale sur Gaza et son insistance sur la division géographique et idéologique qui a brisé la cause palestinienne.
D’un autre côté, il est clair pour tous que la signature du Hamas signifie aller aux élections présidentielles et législatives à la date fixée par le document et signifie aussi le legs au président élu de la responsabilité de négocier avec les Israéliens et la communauté internationale afin de parvenir à un accord de paix pour le conflit palestino-israélien. Et cela à condition que le président palestinien élu propose son projet au peuple palestinien par l’intermédiaire d’un référendum général dont toutes les factions devront respecter le résultat. La signature du Hamas signifie également la réorganisation des forces palestiniennes de sécurité de façon à garantir sa loyauté à l’Etat et non à une seule faction déterminée. Et cette signature signifie avant tout que le Hamas doit se retirer du passage de Rafah pour être remplacé par les forces de l’autorité nationale palestinienne. Et là, l’Egypte ouvrira elle aussi le passage de Rafah par respect de la légitimité et du droit international.