La justice turque les accuse d’avoir ordonné l’assaut du Mavi-Marmara, un bateau turc empêché d’approcher de Gaza et à bord duquel neuf militants turcs avaient été tués par l’intervention de commandos israéliens.
Le procès de quatre ex-chefs de l’armée israélienne accusés d’avoir ordonné un assaut meurtrier contre un navire turc d’aide humanitaire à destination de Gaza en 2010 a débuté mardi devant un tribunal d’Istanbul en l’absence des accusés.
Le ministère public turc a requis la prison à vie contre l’ex-chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, les ex-chefs de la marine et de l’aviation, Eliezer Alfred Marom et Avishai Levi, et l’ex-chef des services secrets Amos Yadlin, pour leur implication supposée dans l’assaut contre le navire Mavi-Marmara, au cours duquel avaient péri neuf ressortissants turcs. En l’absence des accusés, le procès devrait rester symbolique, d’autant qu’Israël a exclu d’extrader ses militaires et dénoncé ces poursuites.
La première audience a été l’occasion pour des centaines de manifestants réunis devant le tribunal de conspuer Israël et de réclamer justice pour la mort des activistes. « Allah est grand ! » et « Maudit soit Israël », a scandé la foule, qui a déployé un grand drapeau turc et agité de nombreux drapeaux palestiniens.
« Pour l’instant, nous jugeons simplement quatre commandants, mais il peut y avoir une extension politique. Tout est entre les mains de la cour », a affirmé Hüseyin Oruç, le vice-président de l’ONG humanitaire islamiste IHH, qui avait affrété le Mavi-Marmara. Les poursuites portent sur l’assaut donné le 31 mai 2010 dans les eaux internationales par des commandos israéliens au Mavi-Marmara, navire amiral d’une flottille d’aide humanitaire qui tentait de rallier Gaza, sous blocus israélien.
L’acte d’accusation reproche aux soldats israéliens d’avoir fait un usage largement disproportionné de la force contre les militants turcs, les accusant d’avoir « mitraillé des gens qui brandissaient des fourchettes, des cuillères ou des hampes de drapeau ». En septembre dernier, le rapport Palmer de l’ONU avait jugé « excessive » et déraisonnable cette intervention militaire, mais avait considéré comme étant légal le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza.
Cette affaire a provoqué une grave crise diplomatique entre la Turquie et Israël, autrefois alliés.