L’association Charente Palestine Solidarité a maintenu l’exposition photographique sur le Hamas décriée par le Crif, qui s’est ouverte ce mardi à Angoulême, a-t-on appris auprès des organisateurs.
« L’association avait décidé de la mettre au cœur de la quinzaine palestinienne. Cela aurait été pire que tout de revenir en arrière », a déclaré à l’AFP Jean-Claude Caraire, membre de l’association, organisateur de l’exposition du photojournaliste Frédéric Sautereau (jusqu’au 21 avril).
« Le Hamas est un nœud, aujourd’hui, en terme de solutions (du conflit israélo-palestinien). Si, à travers cette exposition, les gens peuvent mieux comprendre ce qu’est le Hamas, c’est notre but », a ajouté Jean-Claude Caraire.
L’exposition montre les activités du mouvement islamiste au pouvoir à Gaza depuis 2007, notamment son rôle dans la vie économique, professionnelle et l’assistance à la population.
Organisée dans le cadre d’une quinzaine culturelle de la Palestine, elle avait été vivement critiquée par le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, qui estimait qu’elle faisait « l’apologie du terrorisme ».
Le Crif avait en vain demandé son annulation à la ville, qui avait prêté une salle à l’association.
Depuis que la polémique a éclaté, Richard Prasquier et Frédéric Sautereau ont publié deux lettres ouvertes, le premier estimant que l’exposition n’est pas accompagnée d’informations suffisantes sur la position du Hamas à l’égard d’Israël, le second se défendant de toute apologie du terrorisme.
« Ce qui sortira de cette exposition sera [...] profondément inquiétant sur la complaisance de notre société vis-à-vis de la haine islamiste terroriste contre les juifs », a écrit Richard Prasquier.
« Dans les six premières lignes de mon texte de présentation, j’utilise trois fois le mot terrorisme », se défend le photographe, pour qui le Hamas est « une organisation terroriste pour les uns, mouvement de résistance pour les autres ».
Le travail de Frédéric Sautereau, 88 clichés en grand format, dont 37 seront accrochés à l’hôtel Saint-Simon d’Angoulême, a été récompensé par un visa d’or lors du Festival international de photojournalisme de Perpignan en 2010. Il avait déjà été exposé en septembre 2011 à Barro (Charente).
(AFP)