L’Union européenne (UE) et Israël sont parvenus, mardi 26 novembre, à un accord sur leur future coopération scientifique, objet d’un litige en raison du contentieux sur la colonisation. Benyamin Netanyahou, le chef du gouvernement israélien, avait pressé ses ministres de résoudre ce litige avec l’UE d’urgence avant l’ouverture, dans une dizaine de jours, des demandes de financement pour le programme Horizon 2020, qui démarre en 2014.
« Cet accord respecte entièrement les exigences légales et financières de l’UE en même temps que les susceptibilités politiques d’Israël », affirme un communiqué conjoint, faisant allusion aux « lignes directrices » de l’Union. Ces « lignes directrices », objet du contentieux entre les deux parties, imposent une clause qui exclut de la coopération de l’UE avec Israël les institutions et entreprises israéliennes ayant des activités dans les territoires palestiniens (Cisjordanie, Jérusalem-Est, bande de Gaza) et syrien (Golan) occupés depuis 1967.
Les territoires occupés exclus
Si les concessions consenties de part et d’autre n’ont pas été dévoilées, les médias israéliens croient savoir que l’accord comportera une clause de l’UE garantissant que les fonds ne pourront être investis en territoire occupé. En contrepartie, une clause d’Israël exprimera son opposition aux "lignes directrices", puisque le pays récuse toute référence aux lignes de 1967.
Selon les médias, le gouvernement israélien était divisé entre partisans d’une ligne intransigeante, tel Avigdor Lieberman, le ministre des affaires étrangères, et ceux, comme Tzipi Livni, la ministre de la justice, estimant qu’Israël ne pouvait renoncer aux fonds européens uniquement pour éviter de parapher la clause contestée.
Ce programme, auquel Israël est le seul pays non européen autorisé à participer à part entière, pourrait permettre aux compagnies high-tech et aux instituts de recherche israéliens de récolter quelque 1,4 milliard d’euros d’aide européenne sur sept ans, selon les médias.
Lors de la visite du chef de l’Etat François Hollande, le président palestinien, Mahmoud Abbas, avait remercié le 18 novembre l’UE, et en particulier la France, pour l’adoption des « lignes directrices ». Des organisations palestiniennes et propalestiniennes avaient appelé l’UE à aller plus loin vers le boycottage des produits des colonies, voire de tous les produits israéliens, un mouvement qui gagne du terrain en Europe.