La mise en garde du Ministère des Affaires étrangères concernant les investissements dans les colonies israéliennes des territoires occupés vient enfin d’être rendue publique. C’est un premier pas assurément positif.
Il est désormais expressément rappelé sur le site du Ministère que « La Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, Gaza et les hauteurs du Golan sont des territoires occupés par Israël depuis 1967. Les colonies sont illégales en vertu du droit international ». Et que, du fait des risques économiques et juridiques liés aux activités dans ces colonies… « Les citoyens et entreprises qui envisagent des activités économiques ou financières dans les colonies sont appelés à solliciter un avis juridique approprié avant de procéder à ces activités ».
Alors certes, on peut trouver un peu étonnant que ces mises en garde soient logées dans une rubrique « Conseil aux voyageurs » après un point sur les « us et coutumes » ...
On pourrait aussi faire la fine bouche et se demander si le terme de « mise en garde » ne serait pas un peu surévalué, s’agissant d’investisseurs dont la vocation même, ainsi qu’on l’entend répéter, est de « prendre des risques ».
Mais enfin, lire entre les lignes est aussi quelquefois nécessaire, et le premier pas, celui qui coûte, a été fait : les colonies sont illégales dans les territoires occupés et cela a bien des conséquences sur les activités qui s’y déroulent. Que la France prenne le chemin ouvert avant elle par le Royaume-Uni et s’y trouve aujourd’hui aux côtés de l’Italie et de l’Espagne est tout à fait important, les réactions israéliennes nous le montrent. Les Pays-Bas, eux, sont allés plus loin : ils découragent officiellement leurs entreprises d’investir dans les colonies.
On ne sait trop auprès de qui nos investisseurs sont appelés à « solliciter un avis juridique approprié », mais nous leur suggérons de prendre aussi un avis éthique que nous leur fournissons gratuitement : investir dans une colonie établie en violation du droit international et humanitaire peut se révéler très coûteux. Et d’abord en termes d’image. Pour en savoir plus, ils peuvent s’adresser à Scarlett Johansson, ou mieux… à l’église presbytérienne américaine.
Quant au Ministère des Affaires étrangères, après ce premier pas difficile, la voie de la logique politique lui est désormais ouverte : c’est tout simplement celle de l’interdiction d’entrée des produits des colonies, et de toute relation d’affaires avec les entreprises qui participent à la colonisation. Nous entendons bien l’y accompagner.
Le Bureau national