Dans le cadre de Festisol 2023, un ciné-débat sur la souveraineté alimentaire a été organisé le 22 novembre 2023 par AUSI et Anis Etoilé à la maison du peuple de Clermont-Ferrand.
L’AFPS 63 a pu tenir une petite table de presse, et faire une prise de parole devant les 60 participants, bien applaudie.
Prise de parole :
Votre soirée concerne notamment la question de la souveraineté alimentaire des peuples, qui est une question cruciale en Palestine, et dont je dirai quelques mots à la fin de mon intervention.
Mais je commence par vous lire quelques extraits de la prise de parole AFPS 63 lors de manifestation de samedi dernier, 18 novembre :
Mi novembre on comptait déjà 12 000 Gazaouis tués dont 5 000 enfants et 3 300 femmes, 27 000 sont blessés, 3 600 sont, soit disparus, soit sous les décombres
Les infrastructures en grande partie détruites, le nord de la bande quasiment rasé, une majorité d’habitants privés d’accès à l’eau potable, plus de carburant, plus d’électricité, plus d’internet. L’emploi du phosphore blanc ou autres armes interdites très invalidantes. Tous ces blessés livrés à eux-mêmes sans soins et les survivants promis à la famine et aux maladies infectieuses.
Et surtout, ces chiffres nous font perdre l’humanité de chaque drame. Rien, absolument rien, ne justifie de bafouer ainsi la dignité humaine. Partout dans le monde, les peuples se lèvent pour le crier.
Comme d’autres avant lui, Israël, en bon état colonial, a instrumentalisé le langage pour déshumaniser le palestinien et ainsi justifier la politique de nettoyage ethnique qu’il mène depuis sa création.
Pendant que les regards sont tournés sur le génocide de Gaza, plus de 200 palestiniens ont été assassinés en Cisjordanie depuis 7 octobre et 3000 ont été arrêtés, gonflant ainsi le nombre des prisonniers qui subissent des traitements sadiques. Il y a des milliers d’otages en détention administrative !
Les colons se déchainent depuis des mois contre les villageois pour s’emparer de leurs terres.
Par notre présence, nous montrons aux Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls. Nous disons à nos dirigeants que nos valeurs ne sont pas celles d’un État génocidaire qui méprise le droit et commet tant de crimes contre l’humanité.
Les marchands d’armes se réjouissent. Pas nous ! Pendant 75 ans, les grandes puissances, dont la France, qui dominent les instances internationales ont laissé Israël enfreindre le droit à sa guise. Elles portent une lourde responsabilité dans l’embrasement actuel qui est une grave menace pour le monde entier. Les milliers de tonnes de bombes ne règleront rien. Les Palestiniens sont prêts à répondre devant la cour pénale internationale des crimes qui ont pu être commis par leurs factions armées. Qu’il en soit de même pour Israël. Que cet état terroriste réponde aussi de ses crimes ! Que des sanctions lui soient enfin appliquées permettant une résolution politique et la reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien.
Quelques mots maintenant sur l’agriculture et les paysans en Palestine, dont vous trouverez un tract à disposition sur notre petite table de presse.
Jusqu’à la création de l’État d’Israël en 1948, la population palestinienne a une part essentielle de « petits paysans » assurant une production vivrière.
En 1948, tous ces agriculteurs, comme la quasi totalité de la population palestinienne se trouvant sur le territoire de l’actuel État d’Israël, sont chassés de leurs villages et de leurs terres, rejoignant les camps de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza, en Jordanie, au Liban... où vivent aujourd’hui leurs descendants.
En 1967, Israël occupe la totalité du territoire de la Palestine historique, dont la Cisjordanie. Environ 500 000 colons juifs sont implantés actuellement dans des colonies en Cisjordanie, territoire où vivent quelque 3 millions de Palestiniens, et Israël souhaite doubler le nombre de ces colons, voire même le tripler depuis l’arrivée au pouvoir fin 2022 de l’extrême-droite et des colons fanatiques.
Il y a appropriation de l’eau et le contrôle des infrastructures au bénéfice de l’agriculture industrielle israélienne et des colonies, en particulier dans la vallée du Jourdain.
Dans l’ensemble de la Cisjordanie, les Palestiniens ne consomment en moyenne que 70 litres d’eau par jour contre les 100 litres de consommation quotidienne recommandés par l’OMS, ou les 183 litres consommés quotidiennement par les colons.
Les moyens de production : les oliviers, ceps de vigne, arbres fruitiers ne sont pas seulement détruits par les expropriations, mais également par les agressions militaires et la violence des colons.
Depuis 2001, Israël a incendié et détruit des millions d’oliviers appartenant à des fermiers palestiniens.
L’impossibilité pour la Palestine de déployer des activités économiques sur ses terres cultivables colonisées entraîne, selon la Banque mondiale, un manque à gagner d’environ 3,4 milliards de dollars 85 % de son PIB, 2016.
L’asphyxie économique des territoires palestiniens est une arme aux mains des dirigeants israéliens. De plus, le soutien économique européen envoyé aux Palestiniens se retrouve majoritairement dans l’économie israélienne, puisque les Palestiniens sans économie autonome sont obligés de lui acheter une large partie de leur consommation.
La colonisation israélienne et l’épuration ethnique de la Palestine se traduisent par une disparition progressive de l’agriculture palestinienne. Cette politique est aggravée par le changement climatique et par l’apartheid de l’eau qui leur est imposé.
Les Palestiniens résistent en poursuivant malgré tout leur activité agricole comme par exemple la coopérative viticole Al Sababel, près d’Hébron, que nous soutenons.
Ils ont besoin de notre solidarité et du développement de la campagne BDS jusqu’à ce que l’État israélien respecte les droits humains et le droit international.
Boycottons les intérêts et les produits de cet État colonial et d’apartheid, et notamment les produits des colonies israéliennes.
Venez nombreux au rassemblement-veillée aux lampions pour Gaza, vendredi 24 novembre à 18h30, place de Jaude.