Le président de la commission, Tzahi Hanegbi, présentant le rapport à la presse, a accusé le commandement militaire d’avoir « ignoré les principes de base de la stratégie israélienne consistant à porter la bataille sur le terrain de l’ennemi et à protéger la population civile de l’arrière ». Il a relevé trois erreurs fondamentales du commandement : « Il aurait fallu mobiliser plus tôt les unités de réservistes, se rendre compte plus tôt que l’offensive aérienne ne parviendrait pas à faire cesser les tirs de roquettes à courte portée et lancer plus tôt une offensive terrestre » au Liban-Sud. La commission a reproché à l’état-major de ne pas avoir « actualisé ses plans d’opération et de ne pas avoir préparé de plan d’attaque approprié » contre le Hezbollah. Elle a encore estimé que l’armée n’était pas parvenue à emporter la décision face au Hezbollah et que la « capacité de dissuasion d’Israël s’en était ressentie », considérant que la faute incombait aussi bien au commandement du front nord d’Israël qu’à l’état-major. Le rapport se borne à critiquer le gouvernement pour « n’avoir pas présenté des objectifs clairs à l’armée ».
Cette décision a provoqué un tollé chez les réservistes présents, qui ont bruyamment dénoncé le fait que le rapport épargne l’échelon politique. « L’armée a pris des mesures pour tirer les leçons de la guerre de sorte que si un nouveau conflit nous était imposé, les résultats seront différents, point barre », a déclaré le ministre de la Défense, Ehud Barak. « Mais, en Israël, l’entière responsabilité de la guerre, son déclenchement, sa conduite, et la manière dont elle s’achève, repose sur l’échelon politique », a-t-il souligné devant les élus de sa formation travailliste au Parlement.
À la suite des ratés de la guerre, le chef d’état-major Dan Haloutz, le commandant de la région Nord, Oudi Adam, et le ministre de la Défense de l’époque, Amir Peretz, ont dû quitter leurs fonctions [1]. En revanche, le Premier ministre, Ehud Olmert, est resté en poste et a récemment répété qu’il ne démissionnerait pas dans la foulée de la publication du rapport définitif de la commission d’enquête gouvernementale Winograd sur les ratés de la guerre, attendue courant janvier.
Durant les 34 jours de combats (12 juillet-14 août 2006), plus de 1 200 Libanais, pour la plupart des civils, ont été tués tandis que plus de 160 Israéliens, en majorité des soldats, ont perdu la vie. Le Hezbollah a tiré durant cette période quelque 4 000 roquettes contraignant un million d’Israéliens à vivre dans des abris ou à se réfugier dans le sud du pays.