Photo : Al-Lydd - vue sur les toits, église Saint George, 1912. www.PalestineRemembered.com
Après avoir expulsé les 17 000 habitants de Ramlah, Yitzhak Rabin supervisé par l’exécutif sioniste (Allon et Ben Gourion) dirige l’attaque contre Lydda, d’abord par bombardement aérien (ce fut une première), puis par offensive directe.
Lydda et Ramlah étaient situées dans le territoire attribué à un État Arabe par le Plan de partition de l’ONU du 29 novembre 1947.
Le 13 juillet, après quelques heures de résistance, les habitants, abandonnés par les forces jordaniennes, se rendent. Puis nombre d’entre eux sont massacrés à l’intérieur de la mosquée Dahamish et dans les rues annexes par l’armée israélienne.
Le 14 juillet : nettoyage, mise à sac de Lydda et pillage du reste des habitations. L’ordre d’expulsion est donné par Rabin.
426 personnes furent tuées, dont 176 dans la mosquée, plus des dizaines lors des combats et de l’exode forcé qui suivit.
Des journalistes, pour une fois présents, témoignent.
Keith Wheeler, du Chicago Sun Times : « Pratiquement tout ce qui se trouvait sur leur passage mourait. Des cadavres criblés de balles gisaient le long de la route. »
Kenneth Bilby, du New York Herald Tribune : « les cadavres d’hommes, de femmes et même d’enfants arabes jonchent le sol ... »
The Economist (journal britannique) : « Les réfugiés arabes ont été systématiquement dépouillés de tout ce qu’ils avaient avant d’être renvoyés dans leur longue marche vers la frontière. Appareils ménagers, provisions, vêtements, ils ont dû tout laisser. »
Près de 70 000 personnes seront expulsées de Lydda et Ramlah (ou Ramleh), dont plus de 20 000 venaient des villages proches « nettoyés » les semaines précédentes. Elles ont dû marcher pour se réfugier en Cisjordanie ou en Transjordanie, dans la chaleur d’un été très chaud, sans eau et nourriture, ce qui a provoqué la mort des plus faibles.
Lydda est devenue la ville nouvelle juive de Lod, proche de l’aéroport qui porte le nom de Ben Gourion, celui qui avait donné l’ordre à Allon et Rabin !
Plus tard avec l’installation de familles réfugiées d’autres villages détruits, Lod fera partie des villes dites "mixtes" mais avec une discrimination très forte contre laquelle la population palestinienne résiste et se révoltera en 2021.
Sources : ouvrages d’Ilan Pappe, Sandrine Mansour, Dominique Vidal, Henry Laurens