Le 23 janvier 2023, à Maarjat, au nord-ouest de la ville de Jéricho, l’école de la communauté bédouine Al-Ka’abna a été ciblée par une attaque de colons venus de Mehovot Yeriho. Face à l’école de la communauté, le groupe de colons armés a creusé plusieurs tombes creusées pour des enfants.
Israeli settlers dug small graves (the size of children) in front of a school for a Palestinian Bedouin community in Jericho in the West Bank this morning, as a threatening message to the community. pic.twitter.com/DX8F12wErp
— Quds News Network (@QudsNen) January 23, 2024
Les colons ont ensuite prévenu les habitant.es de la communauté du fait que si quelqu’un s’approchait ou touchait à ces tombes, il pourrait être tué.
Maarjat, Jericho |
Israeli settlers digged symbolic graves for children near Al-Ma'rajat primary school as a threat.
According to locals in the area, Israeli settlers threatened earlier locals from reaching this area and stated “if you approach the area, you may get killed” pic.twitter.com/FOFuTEbBzH
— Younis Tirawi | يونس (@ytirawi) January 23, 2024
Ce type d’attaque de terreur est malheureusement habituel dans cette région de la Cisjordanie occupée. Le 26 octobre 2023, des colons étaient venus déposer des poupées peintes à la peinture rouge devant l’école et autour des habitations.
WTF ! pic.twitter.com/VfXb2cXFQX
— Younis Tirawi | يونس (@ytirawi) October 26, 2023
Les années 2022 et 2023 ont été terribles en ce qui concerne le nettoyage ethnique des communautés bédouines palestiniennes. Au cours de l’année 2023, ce sont 16 communautés qui ont été intégralement expulsées, et dans six autres, seulement une partie de la communauté à été victime de déplacement forcé.
Les bédouins de cette zone constituent un réel rempart vis-à-vis des velléités d’annexion que pourrait avoir le gouvernement israélien quant aux milliers d’hectares où vivent ces communautés. Une grande partie des communautés bédouines sont en effet installées dans des terres que certains dirigeants et/ou colons israéliens envisagent publiquement d’annexer, autour de Jérusalem-Est occupée, Ramallah, Hébron/Al-Khalil ou dans la Vallée du Jourdain.
Le déplacement forcé des communautés bédouines n’est donc pas qu’un crime de guerre, c’est aussi un outil politique qu’utilise Israël pour faciliter la colonisation et renforcer les conditions d’une éventuelle annexion. Au regard du Droit international, ce cas s’inscrit intégralement dans la définition d’un déplacement forcé, puisque l’État israélien a créé, ou du moins n’a pas empêché la création d’un contexte invivable ayant forcé au déplacement de cette communauté.
Sources : Mistaclim / WAFA / Younis Tirawi / Kerem Navot / B’Tselem
Photo : Younis Tirawi
Les tombes pour enfants creusées par les colons de Mehovot Yeriho dans la la communauté bédouine Al-Ka’abna.