En Israël, chaque jour souligne la désintégration du système politique traditionnel, le discrédit des élites et leur corruption, la communautarisation de la société.
Désignée pour prendre la suite d’Ehud Olmert, compromis dans une succession de scandales, Tzipi Livni, l’ancienne ministre des Affaires étrangères devenue chef de file de Kadima (le parti fondé par Ariel Sharon), a finalement dû renoncer, le 26 octobre, à former un gouvernement disposant d’une majorité à la Knesset.
Le parti religieux séfarade Shass (douze parlementaires), qui avait choisi de profiter de la crise politique pour faire monter les enchères en exigeant que les discussions avec les Palestiniens n’abordent à aucun moment la question du statut de Jérusalem, avait en effet décidé de ne pas revenir dans la coalition formée autour de Kadima et du Parti travailliste.
Que sortira-t-il des élections qui devraient se dérouler le 17 février ?
Seules deux choses sont d’ores et déjà certaines.
D’abord, aucun des partis en lice ne défendra un programme de rupture avec les politiques qui ont mené l’État israélien à sa crise économique, sociale, institutionnelle, morale et identitaire présente.
Ensuite, les Palestiniens risquent bien de faire les frais des futurs équilibres politiques. Que Kadima reste la force pivot d’une coalition parlementaire, à laquelle se rallieraient de nouveau des travaillistes n’incarnant plus la moindre politique de gauche depuis longtemps, ou que la droite néoconservatrice et ultrasioniste, regroupée autour du Likoud et de Benyamin Nétanyahou profite de l’instabilité gouvernementale pour revenir aux affaires, l’horizon de leur combat pour l’autodétermination ne se débouchera pas…