COMMUNIQUE
15 mai 2007
Au cours de la nuit de dimanche à lundi, l’armée israélienne a mené une nouvelle série de raids aériens (plus de dix) visant aussi bien le nord de la Bande de Gaza que le sud, et causant plus de 10 morts - plus de trente Palestiniens ont été tués depuis mercredi lors de raids aériens israéliens - et plusieurs dizaines de blessés parmi la population civile. Déjà le dimanche soir, l’aviation israélienne avait bombardé le quartier de « Zaitoune » de la ville de Gaza, visant le domicile du député Khalil El Hayya ainsi qu’un atelier de métallurgie situé dans le quartier de « Touffah », dans le secteur oriental de la ville. Plus tard, un missile a privé d’électricité les 50000 habitants de « Nouzeirat ».
En outre, les agressions israéliennes ne se sont pas limitées à la Bande de Gaza. En effet, l’armée israélienne a lancé en parallèle des attaques à Naplouse contre cinq chaînes de télévision et de radio locales afin de terroriser les journalistes et d’empêcher les médias de diffuser leurs programmes. Naplouse, ville industrielle et symbole de la résistance, est régulièrement la cible avec Gaza des violences perpétrées par Tsahal.
Adoptant à nouveau le langage de la violence, le gouvernement israélien ne souhaite manifestement pas ramener le calme et la paix. Les dirigeants israéliens ont également menacé ce lundi de décapiter la direction politique du Hamas, en assassinant le Premier ministre Ismaïl Haniyeh et Khaled Mechaal, numéro un du mouvement, en exil à Damas. Rappelons enfin le caractère disproportionné et fanatique de ces raids. Les tirs de roquettes palestiniennes sur les colonies ont fait moins de dix morts depuis des années alors que les représailles israéliennes ont tué des milliers de civils Palestiniens.
Ces raids ont été dénoncés par le président Mahmoud Abbas et par le Premier ministre Ismaël Haniyeh. Ce sont de nouveaux crimes de guerre et une nouvelle atteinte à la liberté de la presse, exercés par les forces occupantes.
Cette escalade guerrière est dangereuse non seulement pour le peuple palestiniens, mais aussi pour la société israélienne. Elle ne peut que conduire le Proche-Orient vers davantage de violence et d’instabilité. La communauté internationale, en particulier l’Union européenne et la France, peuvent empêcher le pire. D’abord, en protégeant le peuple palestinien et en décidant rapidement de l’envoi d’une force de protection internationale. Ensuite, en redessinant un horizon politique.
Il faut savoir que la situation à Gaza résulte d’une responsabilité collective. Le blocus israélien a fait de Gaza une prison à ciel ouvert alors que d’un autre côté la Communauté internationale a décidé de sanctions injustes contre le peuple occupé et ses institutions qu’elle n’a toujours pas révisé sa politique en dépit de l’accord de la Mecque. Les affrontements entre des éléments armés du Fatah et du Hamas ne sont que l’effet d’un contexte socio-économique catastrophique et alarmant. Depuis le gel de l’aide directe européenne à l’Autorité palestinienne, 87 % de la population de Gaza vit dans la pauvreté et ne survit que grâce à l’aide humanitaire. Un Palestinien sur deux est au chômage.
C’est donc l’absence d’oxygène financier et l’absence totale d’ouverture politique, qui expliquent les affrontements inter-palestiniens. Comment les institutions palestiniennes peuvent-elles fonctionner ? Comment Mahmoud Abbas pourra-il continuer à gouverner sans financement, sans soutien politique, sans reconnaissance, sans proposer à son peuple un avenir différent du chaos économique et des raids israéliens arbitraires ?
La Délégation Générale de Palestine à Paris, condamne vivement l’escalade militaire israélienne dans la bande de Gaza et appelle la France ainsi que l’Union européenne à intervenir pour mettre un terme aux agressions israéliennes contre notre peuple et ses élus, à exiger la rétrocession des taxes douanières que nous doit Israël, à lever les sanctions imposées à nos institutions et donc à rétablir leur aide financière directes, à reconnaître notre gouvernement d’union nationale, et à dessiner enfin un horizon politique, en favorisant la reprise de négociations, fondées sur le droit international.