Cette annonce a recueilli le soutien des deux principales parties en conflit, avec toutefois des réserves du côté israélien. Les membres du Quartet, quant à eux, étant mis devant le fait accompli.
Cette annonce ne peut manquer d’interroger. Il existe, en effet, un lieu autrement propice à ce genre de décision : c’est le Quartet. Et l’objet d’un telle Conférence doit être clairement de porter sur le statut final des Territoires palestiniens occupés. Elle doit être d’aboutir à un accord de paix global sur la base des résolutions internationales pertinentes qui se déclinent en trois points : les frontières de 1967 ; Jérusalem-Est comme capitale de l’Etat palestinien et une juste solution de la question des réfugiés. Le Plan de paix arabe de Riyad doit être la base de cette Conférence et de la discussion.
Tandis que les intentions américaines sont peu claires sur ces points majeurs, la partie israélienne considère que cette Conférence doit être le cadre d’un lancement de négociations entre les seuls Israéliens et Palestiniens.
Le refus de l’implication nécessaire de la communauté internationale pour le règlement du conflit qui dure depuis 40 ans est une constante du gouvernement israélien de sorte que l’occupation continue et avec elle la colonisation ainsi que la construction du mur. La « Feuille de route », établie en 2002 par le Quartet, qui visait à la création d’un Etat palestinien en 2005 est restée, de ce fait, lettre morte.
La seule dérogation à cette attitude constante a été, récemment, le soutien apporté par M. Olmert à la dangereuse idée, s’il en est, de l’envoi d’une force internationale dans Gaza.
Cette annonce doit, de toute évidence, être précisée quant à son format et ses objectifs. Elle doit impérativement impliquer les membres du Quartet qui doivent se réunir prochainement pour préciser le mandat de M. Tony Blair comme envoyé spécial de l’Union européenne au Proche-Orient.
Une initiative unilatérale des USA ne peut provoquer d’emblée une acceptation enthousiaste dès lors que rien n’est précisé sur les points majeurs évoqués plus haut.
Il y a eu déjà de nombreuses « initiatives » américaines sur le sujet qui se sont, toutes, soldées par un échec. L’annonce de la réunion de cette conférence sous la seule égide des USA doit donc être l’occasion d’une clarification. Les autres membres du Quartet doivent en être co-organisateur et obtenir des actes de la part d’Israël permettant la confiance.
A cet égard, la libération prochaine de 250 prisonniers palestiniens sur 11.000 ne saurait suffire. D’autres actes bien plus significatifs s’imposent. D’un autre côté le rétablissement du dialogue inter palestinien est également une condition à réunir si l’on veut que la question à résoudre soit bien question de la création d’un Etat palestinien et non pas de deux : un en Cisjordanie et un autre à Gaza. Il serait illusoire de penser que cette région puisse recouvrer la paix en laissant une grande partie de la population palestinienne en dehors. L’Etat palestinien doit être un ou ne sera pas.
Il est donc de la première importance que les autres membres du Quartet, dont l’Union européenne, obtiennent des précisons et des engagements fermes sur tous ces points. Sinon cette annonce sera une nouvelle fois une annonce destinée à gagner du temps pour que la guerre puisse continuer.