Hébron - Ma’annews - "J’ai vu un des soldats debout dans la rue principale qui tire des coups de feu au hasard, j’ai posé ma main sur le dos de Lubna pour l’inciter à se mettre à l’abri mais j’ai été touchée au bras, j’ai pris peur, je me suis mise à courir en criant pensant que Lubna est derrière moi, je suis arrivée devant les gardiens du collège qui m’ont amenée jusqu’à la clinique dans le camp de Al-Arrub, puis une ambulance m’a transportée à l’hôpital ".
C’est ce qu’a dit Suad Ja’ara 28 ans, fonctionnaire au ministère chargé des affaires des prisonniers, qui a été blessée par les tirs d’un soldat de l’armée israélienne, alors que Lubna Hanash touchée à la tête est morte sur le coup mercredi dernier.
" J’étais à l’intérieur du campus du collége de Al-Arrub avec Lubna en train de nous promener, un peu plus loin à 100 mètres environ sur la rue principale reliant Jérusalem et Hébron, j’ai vu un soldat israélien avec un fusil qui tirait des coups de feu, et il y avait une voiture de couleur blanche arrêtée dans la rue. Il n’y avait personne dans le campus que Lubna et moi ; c’est un criminel… c’est un criminel … Il a tiré sur nous de sang-froid, de sang-froid, il a tué Lubna, et il m’a blessée".
Suad poursuit : " Lubna est arrivée il y a deux jours pour rendre visite à sa sœur, l’épouse de mon frère, hier elle m’a demandé de l’accompagner pour visiter le campus du collège de Al-Arrub, elle en entend souvent parler, il est situé dans un milieu naturel de toute beauté et elle voulait profiter de son séjour pour le visiter. Nous sommes donc allées et nous nous sommes promené sur le campus, elle a été très impressionnée. Au moment où nous quittions le campus, ce soldat nous a vues et il s’est mis à tirer dans notre direction…Et Lubna est tombée victime de ce criminel ; pourquoi il a tiré sur nous, pourquoi ?".
Selon le coordonnateur de la cellule catastrophe pour le sud de la Cisjordanie dans le Croissant-Rouge Palestinien, Nasser Kabbajeh, Lubna Munir Hanash 21 ans de Bethléem, a été touchée par deux balles à la tête et le visage, elle est morte suite à ses blessures, Suad Ja’ara 28ans, a été touchée à la main, également le jeune Salah Abu-Hashhash a été blessé par balle à la main et deux autres filles également blessées par le même officier, et sont encore traités à l’hôpital " Ahli " d’Hébron… Selon des témoins, un officier israélien qui circulait dans une voiture civile s’est mis brusquement à tirer en direction des citoyens, malgré l’absence d’affrontements dans cette région.
Le témoignage de Suad Ja’ara, contredit les allégations de l’armée d’occupation et son commandant de la région centre, qui a déclaré à la 10éme chaîne israélienne, que suite à l’incident, une enquête est ouverte en affirmant que la jeune fille a tenté de lancer un cocktail Molotov sur une voiture israélienne.
A Bethlehem la tristesse et la colère sont visibles parmi le long cortège funèbre formé par plus de 2000 citoyens en deuil venus soutenir des parents inconsolables qui ont quitté le camp de réfugiés d’Al-Azza pour se rendre au cimetière du camp de réfugiés d’Aïda.
Deux jeunes palestiniens assassinés par les balles de l’occupation ont été inhumés ce jour-là, un enfant de 15 ans, Saleh Ahmed Alamarin qui a été grièvement blessé à la tête lors d’affrontements entre des dizaines de jeunes et des soldats israéliens dans le camp de réfugiés de Aida au nord de Bethléem, vendredi dernier et Lubna Munir Hanash 21 ans de Bethléem, étudiante en sciences politiques à l’Université de Jérusalem - Abu Dis, elle rendait visite à sa sœur à Al-Arrub.
Traduction par Moncef Chahed