Nous nous sommes retrouvés à un petit groupe (7 militant(e)s) (*) sur le parking du magasin à 10 heures 30.
Nous nous préparons pour notre intervention qui consiste, comme lors de nos premières interventions à Alençon, à pénétrer dans le magasin et à remplir deux ou trois caddies de produits estampillés « made in Israël » vendus dans ce magasin en l’occurrence SODA CLUB, des avocats, des patates douces,des lingettes, des herbes fines. Et informer les clients.
Mais, avant même de franchir le portail d’entrée, nous nous retrouvons face au propriétaire du magasin ; qui avait du nous repérer dès notre arrivée. Et il nous interpelle assez vivement sur ce que nous avons l’intention de faire
Tout d’abord nous lui rappelons que nous lui avons envoyé un courrier il y a un mois l’informant que les produits « made in Israël » qu’il met en vente dans son magasin viennent en réalité des colonies établies dans les Territoires Occupés ce qui est contraire au droit international, d’où notre présence ici.
Mais le dialogue, s’engage plutôt mal, le Directeur nous intimant l’ordre de quitter les lieux immédiatement car nous sommes chez lui, propriétaire du magasin et qu’il ne nous autorise pas à informer ses clients sur l’origine des produits étiquetés « made in Israël ». Et que si nous persistons, il fera appel aux forces de l’ordre.
Malgré tout nous continuons à argumenter et pendant ce temps là, 2 d’entre nous chargent trois caddies des produits incriminés ;
Et nous nous retrouvons à l’entrée du magasin, avec les caddies, puis nous commençons à informer les clients en distribuant des tracts. Mais serrés de près par le directeur et un certain nombre d’employés du magasin qui font tout pour limiter nos faits et gestes.
La Gendarmerie arrive ; présentation de la situation par les deux parties et reste sur place jusqu’à la fin de notre action sans intervenir
La discussion avec le directeur, qui ne s’est jamais arrêtée, prend un ton moins agressif et on sent une évolution chez notre interlocuteur.
Il reste toujours aussi déterminé à contrarier notre action, mais, à un moment, il nous propose de tenir un stand d’information dans la galerie marchande du magasin, à l’instar de l’Unicef présent ce samedi, pour présenter notre campagne. A condition que nous mettions fin à notre action de ce jour.
Après une rapide concertation, nous décidons d’accepter sa proposition. En effet, insister nuirait à l’efficacité et nous ne sommes pas des partisans de l’affrontement systématique ; et cette proposition de pouvoir présenter la campagne BDS pendant 2 heures un samedi matin dans une galerie commerciale avec l’autorisation du propriétaire lui-même est à la fois une opportunité à ne pas manquer et une situation assez inédite à notre connaissance.
Donc rendez-vous est pris et, nous nous retrouvons à un petit groupe, le samedi 13 novembre 2010 de 10 à 12 heures dans cette galerie commerciale avec un stand d’information.
Conclusion (provisoire)
Même avec un petit groupe (7 personnes) une action peut être efficace et réussie ; nous étions déterminés, confiants, divers et complémentaires dans notre argumentation
Nous avons toujours soulignés le caractère pacifique et non-violent de notre action et gardés un ton mesuré et courtois ; et à notre avis c’est un point très important. Très souvent nos interlocuteurs s’attendent « au pire » en nous voyant arriver ; et notre attitude permet d’inverser le rapport de force
Une intervention réserve toujours des surprises ; et parfois la réalité dépasse la fiction
Tout cela nous incite bien sur à continuer et à amplifier la campagne BDS ; et rendez-vous la semaine prochaine pour le bilan complet de l’étape mortagnaise
Alain Bertin
(*) Annick, Chantal, Nicole, André, Anthony, Jean, Alain