Une vingtaine de personnes étaient présentes autour du monument érigé dans le cimetière de Riom, en mémoire des fusillés pour l’exemple de la guerre de 1914-18. Douce matinée d’automne en ce 12 novembre 2023, dans ce lieu de recueillement et de nostalgie animé par la ferveur engagée des présents au service de la paix et de la justice dans le monde.
Organisée par la Fédération des Libres Penseurs du Puy-de-Dôme et l’Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes et Républicains du Puy-de-Dôme, cette manifestation annuelle a donné l’occasion à l’AFPS 63 de s’exprimer sur la situation actuelle en Palestine, tout spécialement à Gaza.
Dans sa prise de parole, suivie par un public concentré et attentif, une militante de l’AFPS a notamment développé l’enfer vécu par la population captive de Gaza qui n’a d’autre choix que de subir le feu incessant des bombardements et l’horreur de la privation des moyens de subsistance, la complicité active et indigne des puissances occidentales, l’acharnement aveugle et vengeur de l’État colonial et d’apartheid israélien qui impose depuis 75 ans une domination inhumaine sur la Palestine, avec une volonté d’effacement radical de sa population.
A la fin de la cérémonie, la plupart des participants a continué à échanger sur le sujet.
Rendez-vous a été donné pour le samedi 18 Novembre à 15h, place de Jaude, à Clermont-Ferrand, pour le prochain rassemblement de soutien à Gaza et à la Palestine.
Discours AFPS 63 :
Les victimes de la barbarie d’un autre temps sont toujours présentes dans les mémoires. Merci aux amis de la Libre Pensée et de l’ALEMPER 63 de perpétuer ce souvenir. Et merci à eux de bien vouloir nous céder un temps de parole pour évoquer un moment de barbarie actuelle, le bombardement et le massacre des populations civiles palestiniennes à Gaza, sans oublier les 1400 victimes israéliennes du 7 octobre.
La guerre d’Israël dans la bande de Gaza est entrée mardi dans son 2e mois.
La veille, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déclarait :
« le cauchemar de Gaza est plus qu’une crise humanitaire, c’est une crise de l’humanité ». Et il ajoutait : « Gaza est en train de devenir un cimetière pour les enfants ».
Vous et nous savons qu’en matière de guerre, le « Plus jamais ça » a encore de beaux jours devant lui. Pire, on franchit à chaque fois un degré dans la banalisation de l’horreur. Ce ne sont plus aujourd’hui des soldats que l’on fusille froidement « pour l’exemple », c’est une population civile de plus de 2 millions de personnes à qui l’on inflige une punition collective et indiscriminée.
Une population -qui plus est – qui se trouve piégée dans une enclave de 41km de long sur 10 de large, sans échappatoire possible.
Une population éreintée par 16 ans d’un blocus inhumain.
Vendredi soir, 11 078 morts (dont 4506 enfants et 3027 femmes) étaient déjà à déplorer depuis le 7 octobre à Gaza, plus de 27 490 blessés et 2800 personnes sous les décombres.
Plus de 40 000 habitations et immeubles ont été entièrement détruits ou sévèrement endommagés par les bombardements. Ces bombardements qui ont déversé jusqu’à 25 000 tonnes d’explosifs en moins d’un mois sur Gaza, pulvérisant maisons, écoles, réservoirs d’eau, panneaux solaires, routes, mosquées, universités….
L’OMS indique qu’Israël, dans cette même période, a mené 229 attaques contre des hôpitaux et des centres de soins, ce qui a entraîné la mort de centaines de patients et de personnels médicaux, et des blessures pour des centaines d’autres. Par manque de locaux, de médicaments et de matériel médical, les médecins sont obligés d’opérer sur le sol, sans anesthésie, y compris pour les amputations.
Les bombardements israéliens n’ont laissé aucun endroit sûr pour la population civile. Les communications et l’internet sont coupés, la pénurie d’eau potable est quasi-totale, les marchés et les boulangeries sont systématiquement ciblés, faisant de Gaza un enfer terrifiant.
Pendant ce temps l’allié américain, soutenu par les gouvernements français et anglais affirme concrètement son soutien militaire à Israël en déployant porte-avions, bateaux, et en livrant munitions, et autre arsenal guerrier.
Ainsi, les dirigeants occidentaux montrent à tous les autres peuples que leurs élites sont incapables de rompre avec leur vieux suprémacisme occidental.
A la face du monde, ils se rangent impudemment du côté du colonialisme israélien, proclamant à tout va qu’« Israël a le droit de se défendre », ce qui dans leur bouche équivaut à un permis de tuer, de laisser libre cours à ce qu’on peut qualifier d’ivresse de vengeance et de brutalité aveugle.
Mais comment un occupant armé, qui spolie, vole, assassine, détruit les récoltes, les maisons peut-il revendiquer ce droit-là ? Qui a le droit de se défendre entre la victime et le bourreau ? Quels sont ceux qui subissent l’offense depuis des décennies ? Quand reconnaîtra-t-on enfin le droit légitime des Palestiniens à la vie et leur droit de la défendre ?
Au milieu des manipulations, mensonges, propagandes de guerre, et autres désinformations dont nous sommes abreuvés, il faut le répéter sans relâche : la « question palestinienne » n’est pas née le 7 octobre 2023 ! Elle est née il y a plus de 75 ans, avec la réalisation du projet colonial sioniste, avec ses vagues brutales de guerres et de nettoyage ethnique. 75 ans d’humiliation, d’oppression, d’expulsions, de destructions de maisons, de saccages de terres et de récoltes, d’assassinats et de massacres, que ce soit en Cisjordanie, à Gaza ou à Jérusalem-Est ; 75 ans de colonisation à marche forcée, réduisant à peau de chagrin l’espace vital et les ressources naturelles des Palestiniens ; 75 ans d’un apartheid féroce ; 75 ans d’impunité totale pour Israël, champion toutes catégories en violations du droit international et n°1 dans l’art de faire passer le bourreau pour la victime !
Alors, il faudra du temps sans doute pour que cette immense infamie trouve dans l’histoire et la justice internationale sa reconnaissance. Mais ce jour là, tous les peuples du monde, actuellement spectateurs et sidérés, pourront brandir à la face de leurs anciens maîtres « Souvenez-vous de Gaza, voilà votre vérité ! »
En attendant, face aux chars, aux drones et aux bombes, nous opposons pour notre part l’arme pacifique du boycott contre Israël ; nous exigeons de nos dirigeants et des dirigeants européens un embargo des exportations et importations militaires depuis et vers Israël ! Nous exigeons réparation pour les injustices historiques subies par les Palestiniens, notamment le droit au retour pour cette population de Gaza dont les 3/4 sont des réfugiés maintes fois déplacés de force et si profondément meurtris !