Suite à la conférence de presse à Lille le 15 septembre, un premier article :
"Un appel national pour libérer Salah Hamouri".
Denise Hamouri considère que son fils est comme un otage.
Son passeport est français, sa vie est à Jérusalem-Est. Il y a trois ans, Salah Hamouri a été arrêté pour un délit d’intention non-fondé, d’après sa famille et son comité de soutien, qui demandent à Nicolas Sarkozy d’intervenir.
Son cas ne fait pour le moment pas autant de bruit que celui du soldat Shalit mais sa famille et son comité de soutien grossissant pourraient s’y mettre aussi si la France , et plus particulièrement le Président de la République , continuent à faire la sourde oreille dans les semaines qui viennent.
Salah Hamouri est né à Jérusalem-Est d’une mère française, née à Bourg-en-Bresse, et un père palestinien. Sa vie se situe donc dans les territoires occupés mais il a la nationalité française, il a un passeport français. Il parle le français et a de la famille en France.
Salah a 23 ans. Il faisait des études de sociologie quand il s’est fait arrêté, il y a trois ans. « C’était à un check point à Ramalah où il était avec des amis, raconte sa mère, qui était hier à Lille pour lancer la mobilisation française. Là, il s’est fait arrêté au motif que trois mois plus tôt, il est passé devant le domicile de Yossef Ovadia, le chef du parti Shas, un rabbin connu pour ses positions extrêmes ».
Trois mois plus tôt, répète sa mère, qui juge que déjà de ce point de vue, il y a un problème. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour arrêter son fils, si vraiment celui-ci avait été coupable d’intention d’attenter à la vie de cette personne ? Car c’est bien pour ce délit d’intention que Salah croupit aujourd’hui en prison depuis trois ans.
Aucune preuve
« Or jamais aucune preuve concrète n’a pu être présentée, précise François Leroux, membre national de l’association France-Palestine. Les services spéciaux n’ont rien retrouvé dans son habitation qui a été passée au peigne fin, ni dans le disque dur de son ordinateur. » Dès son arrestation, sa mère, Denise Hamouri, a alerté le consulat français. En vain, dit-elle. Elle a écrit aux ministres, et rencontré Bernard Kouchner, qui raconte-t-elle, ne lui a accordé que « trois minutes debout ».
De l’autre côté des barreaux, son fils, jugé par un tribunal militaire d’occupation, a accepté le plaider coupable et écopé de sept ans de prison ferme. « Ça suffit, clame sa mère. Trois ans déjà pour un délit d’intention qu’il n’a même pas commis, ça suffit comme ça ! » D’où sa venue en France cette semaine, relayée par un certain nombre d’associations et d’organisations, telle que France-Palestine ou la LDH.
Les sénatrices Marie-Christine Blandin (Verts) et Michèle Demessine (PC) ont promis elles aussi de monter au créneau pour la défense d’un civil, ressortissant français, jugé et condamné par un tribunal d’occupation militaire. Tandis que jeudi, à l’Assemblée nationale, sera lancé un appel national pour la libération de Salah Hamouri.
Un comité de soutien pour la libération d’un Franco-Palestinien
Mercredi 17.09.2008, 05:07 - La Voix du Nord - Lille
Denise Hamouri et quelques-unes des personnalités régionales qui ont rejoint le comité de soutien pour la libération de son fils.Denise Hamouri et quelques-unes des personnalités régionales qui ont rejoint le comité de soutien pour la libération de son fils.
Venue lundi à la Maison régionale de l’environnement et des solidarités, la mère d’un jeune homme condamné et emprisonné en Israël a expliqué pourquoi son fils était la victime d’une honteuse parodie de justice. Un comité de soutien national comprenant des personnalités régionales accompagne le combat de cette mère courage.
« Il faut faire libérer Salah Hamouri. » Les affiches placardées sur les murs résument tout. Né de mère française à Jérusalem il y a vingt-trois ans, Salah Hamouri est incarcéré depuis mars 2005. Le 17 avril dernier, il était condamné à sept d’emprisonnement par un tribunal militaire à l’équité très incertaine. Que reproche-t-on au jeune homme, paisible étudiant en sociologie avant son arrestation.
Il serait passé à plusieurs reprises devant le domicile du chef d’un parti de la droite israélienne. « Un rabbin connu pour ses positions extrêmes », assure François Leroux, membre de l’association France-Palestine Solidarité, à l’origine de la création du comité de soutien. Du coup, on lui reproche d’avoir voulu initier un attentat contre cette personnalité. « Aucune preuve concrète n’a pu être trouvée », indique la mère du Franco-Palestinien, Denise Hamouri, qui en appelle au président Sarkozy pour faire libérer son fils. « Il a bien dit qu’il irait chercher chaque Français où qu’il se trouve. » De nombreux soutiens de gauche, dont ceux des sénatrices Michelle Demessine et Marie-Christine Blandin, toutes deux présentes, lundi, à la MRES , accompagnent la lutte de cette femme par le biais du comité de soutien, qui sera officiellement présenté jeudi à l’Assemblée nationale. • FK. L.