M. Olmert devait proposer aujourd’hui un amendement législatif afin de favoriser l’élection du vice-Premier ministre Shimon Peres, 83 ans, membre du parti centriste Kadima du Premier ministre, pour succéder à M. Katzav, suspendu de ses fonctions à sa demande pour trois mois et dont le mandat s’achève en juillet, a indiqué un haut responsable israélien.
Ce dernier a précisé que M. Olmert présenterait lors de la réunion du cabinet un projet de loi visant à amender la procédure d’élection du président par la Knesset (Parlement) pour un mandat de sept ans, afin qu’elle s’effectue désormais à main levée et non plus à bulletins secrets.
En 2000, le vétéran Shimon Peres, alors membre du Parti travailliste et donné grand favori lors de l’élection du président par le Parlement, avait été battu à la surprise générale par M. Katzav, un membre du Likoud (droite), après la défection au dernier moment de députés ultraorthodoxes.
Une élection à main levée permettra à M. Olmert d’imposer plus facilement une discipline de vote aux membres de son parti Kadima et à ses alliés, et d’éviter ainsi qu’une dispersion des voix ne fasse de nouveau perdre M. Peres.
« Avec tout le respect que j’ai pour Shimon Peres, et j’ai beaucoup de respect pour lui, cette pratique d’arranger les choses de façon à le favoriser a déjà échoué plusieurs fois. Je lui conseille d’emprunter la voie royale », a déclaré Eitan Cabel, ministre travailliste sans portefeuille, à la radio.
La candidature de M. Peres bénéficie d’un important soutien dans l’opinion publique, selon des sondages. Shimon Peres arrive en tête avec respectivement 45 % et 40,4 %, suivi par le rabbin Israël Meïr Lau, l’ancien grand rabbin d’Israël, avec un soutien de 22 et 25,1 % des Israéliens. Puis viennent Réuven Rivlin, député du Likoud et ancien président du Parlement, Colette Avital, une députée travailliste qui devance Dalia Yitzik, l’actuelle présidente du Parlement. Mme Yitzik, qui assure depuis jeudi l’intérim de la présidence, a cependant déclaré l’année dernière qu’elle ne présenterait pas sa candidature aux élections pour la présidence. La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, s’est également prononcée en faveur de la candidature de M. Peres.
Les fonctions présidentielles sont principalement protocolaires en Israël, mais jusqu’à l’« affaire Katzav », le président bénéficiait en général d’une forte cote de popularité auprès de la population. M. Katzav est soupçonné d’avoir violé une ancienne employée, à l’époque où il était ministre du Tourisme entre 1998 et 1999, et de harcèlement sexuel sur trois autres employées de la présidence.