Le département d’Etat a confirmé l’ouverture de cette enquête qui avait été révélée jeudi sur le site internet du quotidien New York Times et alors que les Nations unies font état de nombreuses personnes victimes de ce type de bombes à leur retour au sud du Liban.
"Nous avons eu connaissance de ces allégations et nous les examinons", a indiqué Gonzo Gallegos, un porte-parole au département d’Etat.
"Nous examinons si elles ont été utilisées, s’il y a des preuves" de leur usage, a-t-il ajouté. "Une fois que cela aura été déterminé, nous examinerons la manière dont ces bombes ont été utilisées, quelles étaient les cibles", a-t-il dit.
Le Centre de coordination de l’action antimines des Nations unies (Macc) à Tyr (sud du Liban) a dit que ces bombes, deux semaines après la fin des combats entre le Hezbollah et Israël, continuent à faire des victimes parmi la population civile. "Chaque jour il y de nouvelles victimes", a dit Dalya Farran, chargée de la communication pour ce centre. "Nous sommes dans une situation d’urgence", a-t-elle ajouté.
Selon les autorités libanaises, 11 personnes sont mortes et 43 blessées dont plusieurs enfants depuis la fin des combats le 14 août.
Le NYT avait indiqué que l’usage de ces bombes par Israël violerait éventuellement des accords avec les Etats-Unis qui précisaient les conditions dans lesquelles de telles armes peuvent être utilisées. Ces accords datent des années 1970.
L’armée israélienne a affirmé vendredi dans un communiqué que ses armes et munitions répondent aux critères de la législation internationale et qu’elle en fait usage "conformément aux normes internationales".
Les bombes à fragmentation larguent elles-mêmes de multiples petites bombes sur une zone étendue. Une partie de ces bombes n’explosent pas tout de suite et ont des conséquences dramatiques pendant et après le conflit sur les populations civiles.
La Macc a rapporté jeudi avoir eu la confirmation de 267 sites touchés par des bombes à fragmentation au Liban sud.
Selon Todd Hart, un ancien soldat néo-zélandais et conseiller à l’Onu, le personnel sur place a déjà déminé 1.800 petites bombes.
Mais selon l’Onu, un nombre important de bombes restent enfouies et les risques sont très élevés qu’elles explosent et créent d’important dommages.