Rencontrés ce dimanche (15 mai) à Ramallah, ce père palestinien et ses deux enfants. Ils participaient en famille aux commémorations annuelles de la Nakba, la "catastrophe" que représente selon les Palestiniens la naissance d’Israël en mai 1948.
Sur la photo, l’un des garçon montre la clé de la maison perdue par sa famille. Elle se trouvait à Rafat, près de Jérusalem, l’un des450 villages palestiniens dont les habitants ont fuit ou ont été chassés durant les affrontements de 1948. Nombreux sont les réfugiés qui conservent précieusement cette clé.
En 1948, 700.000 Palestiniens ont perdu leurs maisons et leurs terres. Israël ayant adopté dès 1950 une "Loi de l’absent" permettant au jeune état de récupérer les biens des civils qui n’habitaient plus leurs propriétés.
A l’époque, la communauté internationale a attribué un statut unique à ces réfugiés palestiniens : leurs descendants sont eux-aussi considérés comme des réfugiés. Si bien que de 700.000, on est passé aujourd’hui à 4,5 millions de réfugiés selon l’ONU, 7 millions selon l’Autorité Palestinienne.
La question des réfugiés est l’un des dossiers les plus épineux du conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens refusant - jusqu’à présent - de renoncer à ce droit. Les Israéliens ne voulant pas entendre parler d’un retour des réfugiés dans ses frontières actuelles, ce qui représenterait une menace démographique existentielle pour l’Etat hébreu (7,7 millions d’habitants dont 5 millions d’Israélien juifs) [1].
Cette année, les commémorations de la Nakba ont donné lieu à des affrontements inédits. Qui ont fait des victimes aux frontières israélo-libanaise et israélo-syrienne.