Si le Hamas ne cesse pas les tirs de roquettes sur Israël, l’armée israélienne lancera une offensive de grande ampleur sur Gaza, a déclaré vendredi le vice-premier ministre israélien Sylvan Shalom à la radio publique israélienne.
Cet avertissement intervient alors que l’armée de l’air israélienne a déjà effectué plusieurs frappes contre la bande de Gaza dans la nuit de jeudi à vendredi.
Selon le chef des services d’urgences palestiniens à Gaza, cité par l’AFP, les opérations ont fait trois blessés, des enfants âgés de 2 à 11 ans.
Le Royaume-Uni s’est dit « préoccupé » par ces attaques et a appelé les deux partis à faire preuve de retenue. Même son de cloche du côté des ministère français des Affaires étrangères qui a demandé à « toutes les parties à faire preuve de responsabilité » et à « prendre les mesures courageuses mais nécessaires pour rétablir la confiance ».
Représailles
L’aviation israélienne a frappé à quatre reprises dans une zone proche de Khan Younès. Un cinquième missile aurait frappé une usine de fromage, dans la ville de Gaza et des hélicoptères auraient attaqué à deux reprises le camp de réfugiés de Nusseirat.
Un porte-parole de l’armée israélienne a confirmé les attaques, indiquant qu’il s’agissait de représailles à un tir de roquette qui a frappé Ashkelon, dans le sud d’Israël, quelques heures plus tôt. Il a affirmé que les raids israéliens visaient deux usines de fabrication d’armes et deux entrepôts de stockage d’armes.
Le Hamas soutient plutôt que 10 sites ont été touchés : une usine de fromage, un complexe de cinéma et des terrains où s’entraînent ses militants.
Provocation de groupes armés
Les attaques à la roquette perpétrées par les groupes armés palestiniens se sont multipliées ces dernières semaines. L’une d’elles a tué un ouvrier thaïlandais travaillant dans un kibboutz du sud d’Israël. Selon un bilan de l’armée israélienne publié jeudi, plus de 40 roquettes et obus de mortier ont été tirés de Gaza depuis le début de l’année, dont près de la moitié en mars seulement.
L’armée israélienne y répond systématiquement, généralement par des frappes aériennes dans les heures qui suivent.
Le week-end dernier, des accrochages violents près de Khan Younès ont opposé les forces israéliennes à des combattants palestiniens, coûtant la vie à deux soldats et à deux Palestiniens. Puis, mardi, des tirs israéliens à Gaza ont tué un adolescent palestinien, en plus de blesser 10 autres Palestiniens.
Il s’agit de la plus sérieuse flambée de violence dans la bande de Gaza depuis la fin de l’offensive israélienne qui, entre décembre 2008 et janvier 2009, avait fait plus de 1400 morts du côté palestinien. [1]
Selon Karim Lebhour,
Le Hamas prend les menaces d’Israël au sérieux
Le Hamas dit vouloir maintenir le calme à Gaza, après une série de frappes israéliennes ces derniers jours, les plus importantes depuis la dernière guerre, en janvier 2009. Israël tient le Hamas pour responsable de l’augmentation des tirs de roquettes depuis le territoire et a menacé d’intensifier ses opérations militaires.
Dans les rangs du Hamas, la menace d’une nouvelle grande offensive israélienne dans la bande de Gaza a été prise suffisamment au sérieux pour susciter une mise au point. « Nous savons exactement qui sont derrière ces tirs de roquettes » a indiqué le porte-parole du Hamas, précisant que des négociations sont en cours avec les autres factions pour, dit-il, « empêcher les actes individuels ».
Car ces dernières semaines, plusieurs groupes armés ont revendiqué des tirs de roquettes sur Israël. Au moins une vingtaine de tirs se sont produits le mois dernier, mettant ainsi fin à une période relativement calme depuis la guerre de janvier 2009.
A Gaza on murmure que cette brusque montée de tension trouve son origine dans l’exaspération d’une partie de la branche militaire du Hamas décidée à reprendre la lutte armée. Les dirigeants du Hamas à Gaza estiment au contraire que le régime pourrait ne pas survivre à une nouvelle confrontation avec Israël dont beaucoup pensent qu’elle est à terme inévitable.
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