Issy les Moulineaux le 4 septembre 2009
Madame, Monsieur
Souhaitant renouveler mon dictionnaire Larousse, j’ai auparavant voulu vérifier la qualité du nouvel ouvrage et si une erreur essentielle que j’avais constatée dans le précédent ouvrage avait été rectifiée. En effet, j’avais relevé qu’il était indiqué que l’Etat d’Israël avait pour capitale « Jérusalem (selon la Knesset) ». J’ai cependant dû renoncer à mon achat, l’erreur persistant.
Certes, l’information, en elle-même, n’est pas inexacte, la Knesset ayant bien conféré ce statut à Jérusalem le 23 janvier 1950. Mais elle est partielle et le non dit lui confère un caractère mensonger.
Car je vous rappelle que la résolution 181 du 29 novembre 1947 de l’Assemblée Générale de l’ONU concernant le plan de partage de la Palestine et par là-même création de l’Etat d’Israël prévoyait un statut particulier pour Jérusalem, statut international, et d’aucune façon le statut de capitale de l’un des deux Etats prévus. Par la suite, aussi bien l’Assemblée Générale de l’ONU que le Conseil de Sécurité, par de nombreuses résolutions (notamment les 252 en 1968, 476 et 478 en 1980 du Conseil de Sécurité) ont déclaré nulles et non avenues toutes les mesures prises par l’Etat d’Israël pour modifier le statut de Jérusalem, que ce soit avant ou après 1967 (annexion illégale de Jérusalem Est).
Particulièrement, dans sa résolution du 1er décembre 2000, l’Assemblée Générale a constaté que « la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration à la ville sainte de Jérusalem est illégale et, de ce fait, non avenue », déplorant encore « que certains Etats y aient transféré leurs missions diplomatiques au mépris de la résolution 478 (1980) du Conseil de Sécurité ».
Après vérification, même l’encyclopédie mise en ligne sur le site des éditions Larousse est totalement taisante sur ces résolutions internationales !
Dès lors, taire l’existence de ces résolutions, le mépris par l’ Etat d’Israël des résolutions prises à son encontre par l’Institution qui l’avait créé et faire accréditer comme exacte par les lecteurs de ce dictionnaire l’idée que Jérusalem en fût la capitale relève de la propagande et non de l’information qu’ils sont censés y trouver. Ou alors cela relève de l’ignorance...? Cela laisse, en tout cas, mal augurer de la fiabilité de cet ouvrage.
Soyez assuré(e), Madame, Monsieur, de tous mes regrets de quitter cet ouvrage que j’avais cru de référence.
Geneviève Coudrais