DÉCLARATIONS A LA PRESSE
DE MONSIEUR NICOLAS SARKOZY
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE,
DE MONSIEUR EHUD OLMERT
PREMIER MINISTRE DE L’ÉTAT D’ISRAËL,
DE MONSIEUR MIREK TOPOLANEK
PREMIER MINISTRE DE LA RÉPUBLIQUE TCHÈQUE,
DE MADAME ANGELA MERKEL
CHANCELIÈRE DE LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D’ALLEMAGNE,
DE MONSIEUR GORDON BROWN
PREMIER MINISTRE DU ROYAUME-UNI DE GRANDE-BRETAGNE
ET D’IRLANDE DU NORD,
DE MONSIEUR SILVIO BERLUSCONI
PRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES
DE LA RÉPUBLIQUE ITALIENNE,
ET DE MONSIEUR JOSE LUIS ZAPATERO
PRÉSIDENT DU GOUVERNEMENT DU ROYAUME D’ESPAGNE
Jérusalem – Dimanche 18 Janvier 2009
M. EHUD OLMERT –
Bonsoir. Monsieur le Président de l’Union européenne, le Premier ministre de la République tchèque, mon ami Mirek TOPOLANEK, Monsieur le Président de la République française, Mon ami Monsieur Nicolas SARKOZY, Madame la Chancelière d’Allemagne, Mon amie
Madame Angela MERKEL, Monsieur le Premier ministre britannique, Monsieur Gordon BROWN, Monsieur le Premier ministre d’Italie, Monsieur Silvio BERLUSCONI, Monsieur le Premier ministre d’Espagne, José Luis ZAPATERO, Mesdames et Messieurs, Chers invités.
Je voudrais exprimer mon estime toute personnelle et l’estime du peuple d’Israël à vous tous, dirigeants des Etats européens,
pour l’expression de soutien très impressionnante à l’Etat d’Israël dont vous avez fait preuve et vos préoccupations pour sa sécurité. Ce front uni que vous représentez, cette position sans compromis pour
ce qui concerne la sécurité de l’Etat d’Israël, réchauffent nos coeurs et nous renforcent en cette heure si sensible et complexe.
Chers invités, il y a plus de trois semaines, le gouvernement d’Israël a décidé de lancer une opération militaire afin de changer la situation sécuritaire pour les localités du sud d’Israël. La réalité dans
laquelle ont vécu durant de longues année, les habitants de la ville de Sderot et des localités autour de la bande de Gaza, villages et villes, était intolérable ; impossible à vivre pour eux en tant que civils et
intolérable pour nous tous en tant qu’Etat. Aucun Etat souverain ne peut accepter une atteinte à ses citoyens, aucun régime ne peut accepter des tirs sans distinction sur ses habitants. A cette occasion, je
voudrais présenter mes condoléances sincères aux familles qui ont perdu leurs proches, les soldats pendant les combats et les familles victimes du terrorisme qui font partie de notre quotidien, qui sont
proches de nous chaque jour. Leur héroïsme, leur force de caractère sont pour nous une source d’inspiration et de fierté.
Aujourd’hui, après trois semaines durant lesquelles l’armée israélienne et les forces de sécurité ont mené des opérations militaires de grande envergure et brillantes qui ont frappé fortement le Hamas, après avoir réalisé les objectifs qui étaient les nôtres au début de nos opérations,
nous avons décidé de suspendre le feu et cela pour répondre à la demande du Président égyptien Monsieur Hosni MOUBARAK.
Je voudrais ajouter que si ce cessez-le-feu est stable et en particulier
aux vues de ce que nous avons entendu aujourd’hui, l’Etat d’Israël n’a aucunement l’intention de rester dans la bande de Gaza. Nous voulons quitter la bande de Gaza le plus rapidement possible, dès que nous serons assurés que ce cessez-le-feu est respecté, stable et qu’il n’y a plus de risque pour la sécurité du sud de notre territoire. Nous ne sommes pas venus pour conquérir Gaza, nous ne sommes pas venus prendre possession de Gaza, nous ne voulons pas rester à Gaza, et nous avons l’intention de quitter ce territoire le plus rapidement possible.
Vous venez tous d’arriver d’Egypte où vous avez exprimé votre soutien aux efforts sincères du Président égyptien et son engagement pour promouvoir une solution et pour parvenir à un cessez-lefeu
qui soit stable et durable. Il est clair aujourd’hui que pour obtenir un tel cessez-le-feu, il faut empêcher le Hamas de reconstruire ses capacités militaires par la contrebande d’armes massives qui viennent d’Iran et de Syrie vers la bande de Gaza.
Chers amis, dirigeants européens, dans une lettre que j’ai reçue hier de votre part, le Premier ministre britannique, Monsieur Gordon BROWN, le Premier ministre italien, Monsieur Silvio BERLUSCONI, la Chancelière allemande, Madame AngelaMERKEL et le Président de la République française, Monsieur Nicolas SARKOZY – mais je suis sûr
que cette lettre est représentative aussi des autres dirigeants présents ici ce soir et des autres dirigeants européens en général -, vous avez exprimé votre engagement profond à faire tout ce qui est possible
pour empêcher la contrebande d’armes, pour que ces armes ne tombent pas aux mains des groupes d’assassins de Gaza. [1]
Nous devrons maintenant traduire cet engagement qui est le vôtre en coopération avec les Etats-Unis et l’Egypte, les Etats-Unis avec qui nous avons signé un accord à ce propos pour mener des actions nécessaires, pour empêcher le Hamas de se réarmer. C’est un intérêt essentiel,
l’intérêt premier de ceux qui veulent que ceux du mal soient vaincus, c’est l’intérêt aussi de tous ceux qui croient profondément au processus de paix et veulent le promouvoir entre nous et les Palestiniens.
Ce n’est un secret pour personne que le gouvernement sous ma direction et avec l’aide et la participation active du ministre des Affaires étrangères, du Premier ministre suppléant Tzipi LIVNI, et du ministre de la Défense Ehud BARAK, a décidé que la priorité essentielle et première était le processus de paix avec le peuple palestinien, et cela avec la sécurité d’Israël. Nous espérons la stabilité à Gaza, un cessez-le-feu. La déstabilisation du pouvoir du Hamas permettra le renforcement du Président Abou Mazen, et nous permettra de promouvoir le processus de paix entre Israël et les Palestiniens, et cela le plus rapidement possible.
Tous, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir, tous les efforts nécessaires, comme nous les avons faits depuis deux ans maintenant, pour promouvoir cette idée et pour accélérer les choses.
En ce qui nous concerne, par préoccupation humaine, nous avons continué à faire ce qui était nécessaire afin d’empêcher une crise humanitaire dans la bande de Gaza et afin d’aider les civils
innocents qui sont les victimes de l’organisation terroriste qu’est le Hamas. Nous voulons oeuvrer avec vous, de concert, afin de permettre à la population palestinienne de la bande de Gaza d’avoir de
meilleures conditions de vie dans le calme et le bien-être ; et par des efforts communs et réfléchis, empêcher le Hamas de reprendre le dessus, nous pourrons le faire ensemble et donc à cette occasion je
voudrais encore une fois exprimer la douleur de tout l’Etat d’Israël, ses regrets profonds, le regret profond des soldats de l’Etat d’Israël pour les pertes et les victimes civiles de la bande de Gaza qui sont des victimes innocentes, qui sont devenues otages des assassins du Hamas.
Ce n’est pas contre eux que nous avons combattu, ce n’est pas eux que nous voulions atteindre, ce n’est pas leurs enfants que nous voulions atteindre, ni leurs parents, ni leur famille et au nom de l’Etat d’Israël et au nom du gouvernement d’Israël, j’exprime ici ma profonde douleur pour ces victimes.
Enfin pour conclure, je ne peux pas ne pas évoquer la destinée du soldat otage Gilad SHALIT qui est aussi citoyen français. Nous allons continuer à oeuvrer avec vous et avec votre aide, et faire tout le
nécessaire afin d’arriver à sa libération, libération que nous attendons depuis si longtemps.
Chers amis et chers collègues, ces amitiés personnelles entre nous - et peut-être vont-elles parfois au-delà du protocole diplomatique habituel -, ce sont des amitiés qui sont d’une valeur extraordinaire et
c’est un devoir très agréable pour moi que de vous remercier, chacun personnellement, pour cette amitié personnelle dont vous avez fait preuve à mon égard et pour l’amitié dont vous avez fait preuve
envers l’Etat d’Israël et le peuple d’Israël. Merci infiniment à vous tous.