Un réserviste israélien des Forces armées israéliennes (IDF) qui a refusé de prendre part à toute activité militaire pour protester contre l’occupation des Territoires palestiniens et qui est détenu dans une prison militaire a décidé d’entamer une grève de la faim pour exprimer explicitement sa solidarité avec les prisonniers palestiniens en détention administrative.
Yaniv Mazor, un résident de Jérusalem âgé de 31 ans, a été condamné, la semaine dernière, à 20 jours d’incarcération pour avoir refusé d’assurer toute fonction, combat ou autre, dans ce qu’il dit être une armée d’occupation. Il a été transféré le lundi à la prison militaire, Tzrifin, entamant une grève de la faim, le lendemain.
Lors d’une conversation téléphonique avec son avocat Michael Sfard, lundi, Mazor a déclaré qu’il était révolté depuis quelques mois par la grève entamée par les prisonniers palestiniens en détention administrative, tout en se sentant impuissant.
"J’ai décidé d’entamer une grève de la faim par solidarité, afin d’éveiller les consciences au sujet de la détention administrative, et non pour obtenir ma propre libération. "
Ce réserviste de l’armée israélienne a ajouté qu’il avait été incarcéré de son plein gré : "j’avais commis un acte pour lequel je devais payer. Cette grève de la faim est une protestation contre les détentions administratives.", a-t-il dit.
Selon les amis de Mazor, appartenant à la branche situé à gauche de l’ONG Ta’ayush, le réserviste a été placé à l’isolement pour avoir refusé non seulement de porter l’uniforme en prison mais aussi de s’adresser aux commandants de la prison en utilisant leurs titres officiels.
Les militants de Ta’ayush ont aussi affirmé que les autorités de la prison avaient annulé la diminution automatique de la durée de son incarcération (1 jour tous les 10 jours de détention) sans raison spécifique.Mazor, guide de profession, a servi dans l’armée entre 1999 et 2002, exerçant son activité dans la Vallée du Jourdain et dans d’autres endroits de la Cisjordanie.
En tant que réserviste, il a été rappelé six ou sept fois. A cette époque, a-t-il affirmé au journaliste Haggai Matar, la question de l’occupation israélienne a commencé à le troubler de plus en plus. "Je suis arrivé dans l’armée comme un pur produit du système… Jétais un brave garçon, servant dans les territoires occupés, qui exécutait les ordres sans réfléchir. La plupart du temps, sans réfléchir".
Selon Mazor, il avait aussi essayé de pratiquer "l’insubordination grise" qui permet au soldat de ne pas révéler publiquement son refus. Mais, à son retour d’un séjour d’une année à l’étranger, il a décidé qu’il ne pouvait plus dissimuler sa position.
Tout d’abord, il y a une dizaine de jours, il a reçu une condamnation avec sursis d’une durée de 15 jours après avoir déclaré qu’il refusait de servir. Sfard dit qu’il avait alors reçu l’ordre de son commandant de bataillon de "rentrer chez lui et de réfléchir".
"Yaniv m’a dit qu’il avait passé le week end à procéder à une visite guidée de la ville d’Hébron avec Breaking the Silence -une ONG qui recueille les témoignages des soldats israéliens concernant leur période de service dans les territoires occupés » a affirmé Sfar. Il m’a aussi indiqué qu’il avait fait la tournée des collines du sud d’Hébron avec Ta’ayush, ajoutant que "son opinion était restée inchangée pendant ces 2 jours ainsi que sa position au sujet de l’insubordination".
Il a ensuite reçu l’ordre de rallier sa base dimanche où le Commandant de sa brigade lui a signifié son arrêt. Selon Mazor, le Commandant l’a informé qu’il continuerait de recevoir des convocations pour effectuer son service militaire.
En guise de réponse, l’IDF a confirmé qu’un soldat avait été mis en examen et condamné à purger sa peine dans une prison militaire, mais en ajoutant que, par respect pour la vie privée du soldat, il ne discuterait pas les détails relatifs à son cas.