A l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), de l’association France-Palestine Solidarité (AFPS) et de l’Union juive française pour la paix (UJFP) de nombreux élus de tous bords, responsables d’associations, enseignants, chercheurs, avocats ou simples citoyens ont décidé de créer à Nancy un comité de soutien à Salah Hamouri.
A l’image du comité national, le comité nancéien va interpeller les pouvoirs publics et en appeler à l’opinion pour faire libérer ce jeune homme Franco-Palestinien condamné de manière choquante. Des preuves ? Aucune. Sauf d’être passé en voiture devant le domicile du rabbin, avec un ami, lui aussi interpellé.
Salah Hamouri, 23 ans, étudiant en sociologie à l’université de Bethléem a été arrêté le 13 mars 2005 sur la route de Ramallah. Deux heures plus tard l’appartement de ses parents était fouillé par la police israélienne à la recherche de preuves. Que lui reproche-t-on ? Selon la presse, il est soupçonné d’avoir participé à un complot visant à assassiner le rabbin Ovadia Yossef, chef spirituel du parti Shas (ultra-orthodoxe). On l’accuse aussi d’appartenir au FPLP. Ce qu’il dément.
Un piège
Salah Hamouri est titulaire d’un passeport français. Parfaitement francophone, il a passé son bac chez les frères de Lasalle.
Sa mère, Denise Hamouri, originaire de Bourg-en-Bresse, vit depuis 24 ans à Jérusalem avec son mari, Hassan, restaurateur. Elle enseigne le français dans un collège catholique.
Denise Hamouri frappe à toutes les portes pour faire libérer son fils. Elle obtiendra un rendez-vous rapide, le 16 février 2008 avec Bernard Kouchner de passage à Jérusalem qui promet de « faire passer le message ».
Deux jours plus tard, l’avocate de Salah est contactée par le procureur militaire. Ce dernier lui propose un marché : si Salah plaide coupable, il écopera de 7 ans de prison sinon, ce sera 14 ans. Le 10 avril, Salah Hamouri plaide coupable. Le piège vient de se refermer.
Arbitraire
Les autorités françaises interpellées à plusieurs reprises se retranchent derrière la décision de justice. Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme qui a reçu Denise Hamouri aurait même reproché à Salah de ne pas avoir exprimé « de regrets » au procès.
« Ce jeune homme a été con- damné par un tribunal militaire statuant sur un territoire occupé et donc parfaitement illégal au regard du droit international » s’insurge Guy Perrier, président de l’AFPS.
« Il faut savoir que plus de 11.000 Palestiniens sont détenus dans des prisons israéliennes pour des motifs souvent arbitraires. Salah doit être libéré le plus vite possible. »