Le président palestinien Mahmoud Abbas a confirmé dimanche que la résolution pour élever le statut de la Palestine au rang d’Etat non membre à l’ONU serait déposée en novembre."Nous allons à l’ONU en novembre 2012, pas en 2013 ni en 2014. Nous ne renoncerons pas", a-t-il dit, coupant court aux spéculations sur un possible report sous pressions américaines de cette démarche, dans un discours à Ramallah, à l’occasion du huitième anniversaire de la mort de Yasser Arafat.
La représentation palestinienne à l’ONU a dévoilé jeudi un projet de résolution en ce sens.Le négociateur palestinien Saëb Erakat a assuré le 5 novembre que les Palestiniens ne reviendraient pas sur leur décision, en dépit des "pressions" qu’ils subissent. "Nous disons aux pays qui essaient de saper notre action que nous ne cherchons pas la confrontation avec l’Amérique ou à isoler Israël, mais à isoler les colonies et l’occupant israélien, et à affirmer le principe de deux Etats (palestinien et israélien)", avait-il déclaré.
M. Abbas a officialisé le 27 septembre à la tribune des Nations unies sa demande que la Palestine obtienne à l’ONU ce statut d’ici la fin de l’année à l’Assemblée générale, où la majorité simple requise lui semble acquise. Les dirigeants palestiniens assurent vouloir ainsi "sauver la solution à deux Etats" et réclament pour reprendre les pourparlers de paix, interrompus depuis plus de deux ans, un gel de la colonisation israélienne et la reconnaissance des frontières de juin 1967 comme référence des discussions.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rejette ces revendications et dit vouloir des négociations "sans condition préalable" en leur fixant pour objectif la reconnaissance d’Israël comme "Etat du peuple juif" et le maintien sous son contrôle d’une partie du futur Etat palestinien, des exigences refusées par les Palestiniens.
Mahmoud Abbas s’est également prononcé publiquement en faveur d’une exhumation de Yasser Arafat pour élucider les causes de sa mort, révélant des contacts avec la Russie, outre les enquêteurs français et les experts suisses."Nous sommes actuellement en contact avec les enquêteurs français, les experts suisses, ainsi que le gouvernement russe, pour ouvrir le mausolée du président Yasser Arafat", a déclaré M. Abbas lors d’un discours à Ramallah, à l’occasion du 8e anniversaire de la mort du dirigeant historique palestinien.
"Nous espérons des faits nouveaux que nous puissions annoncer à notre peuple et à l’opinion publique", a-t-il indiqué. "Cette question est plus vaste et plus importante que le vacarme médiatique qu’en a fait Al-Jazeera", a-t-il estimé. La chaîne qatarie Al-Jazeera a révélé dans un documentaire en juillet la présence de quantités anormales de polonium sur des effets personnels de Yasser Arafat que lui avait confiés sa veuve, Souha, et qu’elle a fait analyser par un laboratoire suisse spécialisé.
Le neveu de Yasser Arafat et président de la fondation éponyme, Nasser al-Qidwa, a réitéré samedi son rejet d’une exhumation du corps. "Il n’y a aucune justification à cela, car la vérité est connue", a dit M. Qidwa qui martèle depuis des années sa conviction qu’Israël a empoisonné Yasser Arafat tout en reconnaissant l’absence de "preuve tangible". "Ce qui a confirmé notre conviction, c’est la découverte récente de polonium radioactif dans ses vêtements".
Les juges français instruisant une information judiciaire pour assassinat de Yasser Arafat et les experts du laboratoire suisse qui a décelé des quantités anormales de polonium sur des échantillons biologiques du défunt, doivent réaliser des prélèvements sur sa dépouille le 26 novembre, ce qui implique une exhumation.
Yasser Arafat est mort le 11 novembre 2004 à l’hôpital militaire de Percy, près de Paris.