Issawi, du village d’Issawiyeh à Jerusalem, a été libéré en 2011 en tant que partie à l’échange de prisonniers de Wafa al-Ahrar ; en 2012 il a été arrêté et menacé de la réimposition de l’ensemble de sa sentence, sous l’accusation d’avoir franchi les limites de la municipalité de Jérusalem. Il a refusé toute nourriture pendant 266 jours, faisant grève jusqu’à ce qu’il ait obtenu sa libération après 17 mois de détention. La libération d’Issawi en décembre 2013, a été, comme la libération antérieure de Khader Adnan, une victoire majeure pour les grèves de la faim contre l’injustice des prisonniers palestiniens.
L’on doit noter que l’épuisante grève de 266 jours d’Issawi comprenait l’apport par intraveineuses de sels, de vitamines et de minéraux ; Allan n’a absorbé que de l’eau, et donc il fait face à un état de santé critique mettant sa vie en danger 62 jours après être entré en grève.
Issawi a été ré-arrêté en juin 2014, rejoignant sa soeur Shireen et son frère Medhat, qui avaient été arrêtés en mars 2014. En mai de cette année la sentence d’origine de 30 ans de prison a été réimposée par un tribunal militaire secret sur la base de preuves secrètes. Les sentences des prisonniers palestiniens libérés peuvent être réimposées selon l’Ordre Militaire 1651, sur la seule accusation de contacts avec des Palestiniens membres de partis politiques - ou même sur des accusations encore plus mystérieuses, étant donné que tout le processus est secret.
Le cas d’Issawi a bénéficié du soutien de militants de la solidarité dans le monde. Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens salue l’action de celui-ci aujourd’hui et celle de tous les prisonniers courageux qui usent de leur corps dans leur lutte pour résister à l’occupation et obtenir leur liberté, et demande instamment la libération immédiate de Muhammad Allan, de Samer Issawi, des prisonniers libérés ré-arrêtés, et de tous les prisonniers politiques palestiniens, de même que l’abolition de la détention administrative et des tribunaux jugeant sur des preuves secrètes.
(traduit de l’anglais par Y. Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers)