Acharnement. C’est le mot qui vient à l’esprit lorsqu’on se penche sur le comportement des autorités israéliennes vis-à-vis de Salah Hamouri. Le jeune homme, qui a fait sept ans de prison pour des faits jamais avérés, a courageusement entrepris des études de droit et devait passer ses examens à la fin du mois de juin pour devenir avocat. Le droit ! Un mot qui visiblement fait peur à Israël, lui qui ne le respecte jamais mais s’en réclame toujours. Mais faut-il, dans ce cas, appeler « justice » ce qui n’est rien d’autre qu’un instrument militaire au service d’une entreprise coloniale ?
Une interdiction d’étudier
Salah Hamouri a reçu, il y a quelques semaines, un « ordre militaire » lui signifiant une interdiction d’entrer en Cisjordanie. Salah devant se rendre à l’Université de Bir Zeit, près de Ramallah, cet ordre sonnait comme une interdiction d’étudier. De passage en France – Salah est français – il a été reçu au Quai d’Orsay en compagnie de Taoufiq Tahani, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et Jean-Claude Lefort, président du comité de soutien qui s’est constitué. Le ministère français s’était alors engagé à intervenir auprès des autorités israéliennes pour la levée pure et simple de cet ordre pour lequel Salah Hamouri a fait appel.
Quelles sont ces « informations de sécurité » qui motivent le décision d’Israël ?
Un appel qui vient d’être rejeté par les Israéliens dans des termes totalement hallucinants comme on peut le lire dans le document adressé à l’avocat de Salah Hamouri que nous avons pu consulter. « La décision d’émettre une décision militaire empêchant votre client d’entrer en Judée-Samarie fait suite à de nombreuses informations de sécurité qui montrent concrètement que l’entrée de votre client en Judée-Samarie constitue une menace importante pour la sécurité de la région et l’ordre public en ce moment », peut-on lire, la Judée-Samarie étant le terme biblique pour la Cisjordanie. Mais quelles sont ces « informations de sécurité » qui motivent cette décision ? Réponse des juges militaires israéliens : elles sont secrètes, il est interdit de les divulguer et d’en dévoiler les détails ! La justice coloniale dans toute sa splendeur puisque l’occupant reproche à l’occupé des activités jugées illégales, non pas en Israël mais en territoires palestiniens. C’est tout le paradoxe. Salah Hamouri est considéré comme dangereux pour la sécurité d’Israël, moyennant quoi, il doit rester en… Israël. Bon prince, Tall Levy, l’officier qui signe l’ordre, informe cependant Salah Hamouri qu’il peut présenter des demandes particulières et précises afin de se rendre en Cisjordanie, « y compris des réunions familiales ». La question se pose maintenant : le gouvernement français va-t-il laisser un de ses ressortissants être traité de cette manière ou va-t-il enfin intervenir pour que cessent l’arbitraire et la répression ?
>>Signez l’appel pour la liberté de circulation de Salah Hamouri