Alors que la piste d’une reconnaissance d’un Etat palestinien par le Conseil de sécurité paraît singulièrement encombrée, voire obstruée, quel serait l’intérêt pour les Palestiniens de se tourner vers l’Assemblée générale des Nations unies, une instance qui n’est pas habilitée à accorder un statut d’Etat membre ?
- L’assurance d’un vote favorable
126 pays membres de l’ONU ont déjà reconnu la Palestine (source OLP)
Avec le soutien revendiqué de 126 des 193 Etats membres de l’ONU, l’Autorité palestinienne est sûre d’obtenir un succès. Ce qui est en jeu, c’est son ampleur.
- un statut amélioré
L’OLP jouit depuis 1974 d’un statut d’observateur, au même titre qu’une ribambelle d’organisations, même si l’OLP est classée à part sous la rubrique "entités". Voici ce que dit l’ONU de ce statut d’Etat non membre :
"Les États non membres de l’ONU mais membres d’une ou de plusieurs institutions spécialisées peuvent demander le statut d’Observateur permanent. Ce statut relève de l’usage, car aucune disposition de la Charte des Nations Unies n’en fait état. Cet usage remonte à 1946, où le Secrétaire général a accepté que le Gouvernement suisse devienne Observateur permanent auprès de l’Organisation des Nations Unies. Par la suite, certains États qui étaient représentés par des observateurs sont devenus Membres ultérieurement : cela a été le cas de l’Autriche, de la Finlande, de l’Italie et du Japon. La Suisse est entrée à l’ONU le 10 septembre 2002.
Les Observateurs permanents ont le droit d’assister à la plupart des réunions et d’en consulter la documentation. De nombreux organismes régionaux et internationaux ont également le statut d’observateurs dans les travaux et les réunions annuelles de l’Assemblée générale."
A la lumière de l’exemple helvétique, on peut considérer cette situation comme une antichambre transitoire. Actuellement, seul le Vatican bénéficie de ce statut comme on le voit pas très bien défini et qui suscite une crainte sur un point précis, comme le relatait le rapport d’International Crisis Group dont il était fait état tantôt : la capacité pour les Palestiniens d’ouvrir une "intifada juridique" contre Israël en saisissant la Cour internationale de Justice (page 21) :
"A former aide to a UN Secretary General said, “perhaps the most significant outcome of upgrading Palestine to a non-member state observer is that Palestine would have the opportunity, perhaps even the right, to accede to several human rights treaties and use their provisions to repeatedly embarrass Israel”.133 Should it be admitted to the relevant bodies, for example, Palestine theoretically could raise complaints against Israel for labour abuses against Palestinians in the International Labour Organisation or for violating the International Covenant on Civil and Political Rights. It could seek to join the Fourth Geneva Convention, designed to protect civilians in wartime ; Switzerland, as depositary of that convention, would find it hard to deny membership once the Assembly decided Palestine is a state.134"