Le prisonnier Mohammad Mowafaq Salman Shashtari, 28 ans, de la ville de Naplouse, a été condamné à la prison à vie. C’est le prisonnier le plus jeune qui est confronté à une telle peine alors qu’il n’avait que 17 ans au moment de son arrestation.
La mère du prisonnier Mohammad, malgré sa douleur, ne cesse de penser à ce fils qui lui a été enlevé en le suivant d’une prison à l’autre, se demandant comment il va et prier Dieu de hâter le temps pour le voir libre.
Um Hani dit que son fils Mohammad, le troisième parmi ses frères, se caractérise par le secret dans une large mesure, il ne semble pas avoir une activité qui appelle à son arrestation par l’armée israélienne, mais je note ses absences intermittentes de la maison, et quand je lui pose des questions sur la raison de l’absence, il me répond : "N’ayez pas peur, maman ... il n’y a rien à craindre."
La détention et le jugement :
Comme l’a rappelé Um Hani, Mohammad a été arrêté dans l’année où il a passé son HSC, et nous attendions le résultat, mais l’occupation ne nous a pas laissé le temps de fêter sa réussite. Elle nous l’a enlevé parmi nous à un moment où l’invasion des soldats plane sur la ville de Naplouse et ses environs et la situation était si mauvaise, c’était le 10 novembre 2002.
Et elle poursuit : "Après son arrestation, Mohammad a été transféré dans un camp de Hawara puis dans le centre d’interrogatoire de Petah Tikva où il a subi un interrogatoire pendant trois mois, avec des enquêteurs qui se relayaient, avec chacun son lot de coups et sa manière de torturer. Le temps passe lentement, nous n’avions pu le voir que deux ans après.
Après trois ans de captivité, Muhammad a été condamné à la prison à vie, il était le plus jeune prisonnier palestinien condamné à la prison à perpétuité, ce qui était très inquiétant pour sa famille et tous ceux qui le connaissaient."
La maladie de la mère :
Depuis Um Hani a été victime de crises, de maladies en plus de son diabète mais elle n’a jamais cessé un jour d’aller dans la tente de protestation qui se trouve au rond-point des martyrs dans la ville de Naplouse. Un jour où elle s’y trouvait pour soutenir Khader Adnan pendant sa grève de la faim qui a duré 28 jours, elle a appris que le cœur de son fils s’est arrêté de battre, choquée, Um Hani a été victime d’une attaque, transportée à l’hôpital, elle y reste plusieurs jours.
Pendant son hospitalisation, elle n’avait aucune nouvelle sur la situation de son fils parce qu’elle-même était en danger. Mohammad a été transféré à l’hôpital Afula et réanimé. Il faisait une grève de la faim en solidarité avec ses compagnons grévistes.
Par la suite, la situation de Um Hani s’est empirée, ce qui a nécessité la pause d’un cathéter pour hémodialyse, elle a également été opérée plus tard à cœur ouvert, mais malgré tous ses problèmes de santé elle a continué à visiter Mohammad en prison.
Depuis onze ans, c’est la première fois qu’elle le voit de près et qu’elle peut le serrer dans ses bras. Elle a déclaré plus tard : « à l’instant où je l’ai serré dans mes bras, j’ai oublié ma peine et ma maladie. ».
Muhammad espère continuer ses études en prison, il s’est inscrit à l’Université hébraïque en science politique dans l’espoir d’une libération un jour.
Traduction : Moncef Chahed
Groupe de travail Prisonniers