Une nouvelle session du procès sans fondement des services de sécurité israéliens contre Ameer Makhoul se tient depuis le 20 décembre à Haïfa.
Ameer Makhoul est le directeur de l’association Ittijah basée à Haïfa, une plateforme d’ONG palestiniennes fondée en 1995 pour promouvoir la société civile palestinienne et défendre les droits politiques, économiques et sociaux des Palestiniens d’Israël qui se voient notamment dénier l’accès aux infrastructures et services du fait de pratiques discriminatoires et de lois racistes.
En avril 2010, les forces de sécurité israélienne lui ont interdit de quitter le pays. Le 6 mai, il a été kidnappé de nuit à son domicile et placé en détention, accusé, évidemment sans aucune preuve, d’espionnage, et d’avoir livré des informations « vitales » au Hezbollah, le mouvement de la résistance au Liban. Il a été soumis plusieurs semaines durant à des interrogatoires sous la torture, sans pouvoir voir ni ses avocats, ni sa famille Les services israéliens ont fouillé son ordinateur, cherché vainement de quoi l’accuser, mais maintiennent en dépit de toute évidence leurs accusations. Pour des faits qu’il a toujours niés.
Son arrestation s’inscrit en fait dans l’escalade d’intimidations, de pressions et d’arrestations arbitraires qui visent les militants politiques et défenseurs des droits humains palestiniens en Israël. Les dirigeants d’Israël ont décidé de mener une vaste campagne de répression contre les Palestiniens citoyens d’Israël, campagne qui renforce l’arsenal répressif dont ils sont déjà victimes. Ainsi de l’obligation d’allégeance à l’Etat comme Etat juif récemment adoptée qui les vise directement, mais qui vise aussi, plus largement à disqualifier et réprimer tous ceux qui seraient porteurs d’une critique de la politique de l’Etat. Ainsi du changement de noms de lieux, destitués de leurs noms arabes comme pour gommer l’histoire. Ainsi de l’appel de certains rabbins extrémistes à refuser toute location d’appartement aux Palestiniens d’Israël. Ainsi de la politique menée à Jérusalem, que les associations de défense des droits humains n’hésitent pas à qualifier de « purification ethnique ». . .
Une politique qui s’inscrit dans la logique ethnique prônée officiellement par plusieurs responsables israéliens, dont le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, fondateur d’un parti d’extrême droite favorable au transfert des Palestiniens hors d’Israël.
L’association France Palestine Solidarité appelle tous les défenseurs des droits humains à exiger la libération immédiate d’Ameer Makhoul, et celle de tous les prisonniers politiques palestiniens, qu’il s’agisse de citoyens d’Israël ou des quelque 7000 prisonniers politiques des territoires occupés, enlevés sur leur terre et détenus sans jugement ou après une parodie de jugement par des tribunaux militaires illégaux. Parmi eux, notre compatriote Salah Hamouri, citoyen franco-palestinien résident de Jérusalem-Est, plus ancien prisonnier politique français, condamné par un tribunal militaire, à l’issue du chantage au « plaider coupable » -comme Ameer Makhoul- otage de la politique d’occupation israélienne.
Le respect des droits humains et du droit international n’est pas affaire de négociation. L’association France Palestine Solidarité appelle le président de la République et la ministre des Affaires étrangères à intervenir pour leur libération immédiate et à prendre le cas échéant les sanctions qui s’imposent contre Israël pour obtenir leur libération.
Bureau national de l’Afps, le 22 décembre 2010